À la recherche de ce qu’est la communauté politique essentiellement, Allan Bloom fait des pièces shakespeariennes un matériau d’enseignements politiques – croyant par-là retrouver la volonté du dramaturge – tant celles-ci ont d’après lui saisi l’homme sous toutes ses coutures naturelles. S’il faut rester prudent quant à la possible projection anachronique de thèmes contemporains, reste qu’il est difficile de ne pas s’enthousiasmer pour ses analyses pénétrantes du rapport de l’homme à la cité.
Des pièces vénitiennes, Bloom constate l’incapacité du cosmopolitisme marchand à créer du commun autre que par le plus petit dénominateur, l’intérêt individuel : une véritable communauté politique suppose identité de mentalité, de mœurs et de coutumes, sans quoi il n’est d’accord possible sur la teneur du bien commun. Des tragédies romaines et de l’avènement de César, il retient le mirage des absolus : complexe, la politique est avant tout un art qui équilibre des forces et considère les singularités[...]
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