Srjdan Ivanovic évoque peu les guerres de Yougoslavie qui éclatent lorsqu’il a huit ans. S’il est las d’être sollicité en permanence sur le sujet, ces heures sombres ont dû pourtant contribuer à définir l’essence de son entreprise : faire de sa musique une manifestation de la paix au plus près du concept. Quatrième album d’une lignée qui diffuse ce sentiment peu fréquemment abordé en jazz, Sleeping Beauty, joyau métaphysique et méditatif est moins une allusion à la Belle au Bois dormant, qu’une invitation à contempler la beauté du monde endormi. En attendant de découvrir l’album de ce batteur et compositeur le 12 février 2021, rencontre avec un artiste toujours disponible à l’irruption de la magie.
Que retiens-tu de ton parcours musical ?
Essentiellement que j’ai grandi avec mon père, Vogislav Ivanovic, brillant compositeur et guitariste classique dont la culture et les expériences musicales se situent bien au-delà de la musique classique et de la musique grecque dont il est aussi éperdument passionné. Je jouais du piano à six ans, mais sans conviction. En revanche, à treize ans, suivant des cours de musique occidentale et byzantine au Collège Musical d’Athènes, je suis tombé amoureux de la batterie et des percussions après avoir vu un groupe sur scène. J’ai décidé d’en faire mon métier à quinze ans.De l’exil en Grèce à neuf ans, je me souviens de mon père jouant de la musique serbe dans la rue et les bars par tous les temps. C’était dur mais ça l’a rendu célèbre et ça lui a permis d’étendre sa palette, des musiques traditionnelles à la symphonie. Quant à moi, ça m’a ouvert l’esprit et exercé l’oreille à d’autres formes de musicalité. [...]
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