Skip to content

Buraiha, Murakami : comment la littérature japonaise illumine la nuit française

Par

Publié le

25 février 2025

Partage

Muriel de Rengervé rend hommage à tout un pan méconnu de la littérature japonaise, au moment même où le dernier Haruki Murakami est en train de battre de nouveaux records de vente. Puisque la rentrée française est médiocre, tournons-nous vers les soleils littéraires nippons.
© Chris Yang – Unsplash
La culture japonaise a longtemps souffert d’une image caricaturale, la faute à des tropes qui sont relayés à partir des années 80, alors que le pays commence à exporter massivement ses produits culturels : cinéma, mangas, littérature. On célèbre d’un côté les tenants d’une « tradition » que sont Kawabata et ses Belles Endormies (aujourd’hui il serait probablement accusé de « pélicotisme ») ou encore le magistral Kenzaburo Oé de Dites-nous comment survivre à notre folie. Avec en surplomb ce soleil noir qui brille à jamais dans le firmament des lettres japonaises et qui s’appelle Yukio Mishima, anomalie fulgurante, comme un retour d’acide de l’impérialisme mystique au cœur des années 50. En contrepoint, la littérature des années 90 impose une singularité quasi-surréaliste, servie par l’ambiance électrique des mégalopoles japonaises où jamais rien ne dort, et qu’engrossent les névroses et fantasmes d’un peuple sous pression. La France découvre au début des années 90 les « deux Murakami » : le premier, Haruki, avec La Fin des Temps (dont le tout récent La Cité aux murs incertains est la suite plus ou moins officielle) s’inscrit dans un projet romanesque que certains grands écrivains sud-américains, comme Roberto Bolano : un « post-exotisme » avant l’heure où les fondations du réel sont fébriles, où quelque chose comme le sentiment d’un complot contre le monde apparaît déjà chez le personnage-type murakamien, une sorte de fonctionnaire kafkaïen amateur de trombones. L’autre Murakami, Ryu, incarne un versant plus punk, en décrivant sans fard les milieux interlopes de Tokyo, dans des brûlots antisociaux qui rappellent, à peu près au même moment, le cinéma viscéral de Shinya Tsukamoto (Tetsuo). [...]
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter

Vous souhaitez lire la suite ?

Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !

Formule Intégrale

À partir de 5,80€ / mois

  • Papier
  • Web
  • Tablette
  • Mobile
Formule numérique

À partir de 4,10€ / mois

  • Web
  • Tablette
  • Mobile

EN KIOSQUE

Découvrez le numéro du mois - 6,90€

Soutenez l’incorrect

faites un don et défiscalisez !

En passant par notre partenaire

Credofunding, vous pouvez obtenir une

réduction d’impôts de 66% du montant de

votre don.

Retrouvez l’incorrect sur les réseaux sociaux

Les autres articles recommandés pour vous​

Restez informé, inscrivez-vous à notre Newsletter

Pin It on Pinterest