Une banderole simulant un lancement de campagne présidentielle, sur le Cours Mirabeau à Aix-en-Provence, un post Facebook dénonçant « une supposée agression sexuelle », Mediapart qui renchérit vendredi 30 avril en multipliant les « témoignages » de femmes, telle est l’actualité d’Éric Zemmour. Pourquoi une telle présence, mesurée à la fois par la progression des audiences de la chaîne et par la place qu’occupe Zemmour dans les esprits, au point qu’on parle parfois de « zemmourisation des esprits » comme l’on parlait autrefois de « lepénisation des esprits », par souci de reductio ad hitlerum ?
À un an des présidentielles, des partisans du collectif Chemises blanches ont donc érigé une banderole à l’effigie d’Éric Zemmour, en soutien à sa potentielle candidature. Ce qui n’a pas laissé indifférents les médias ni Gaëlle Lenfant, élue d’opposition à Aix-en-Provence, qui dénonce sur Facebook une agression sexuelle à une date incertaine. Le polémiste l’aurait « embrassée de force lors de l’université d’été du Parti Socialiste à La Rochelle, au lendemain d’un dîner auquel auraient aussi pris part Claude Bartolone et Jean-Luc Mélenchon ». Sautant sur l’opportunité, ce dernier a indiqué à La Dépêche du 27 avril : « C’est très possible que ce repas ait eu lieu ».
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En juillet 2011, Gaëlle Lenfant avait demandé l’exclusion du Parti socialiste de Jacques Mahéas, sénateur condamné pour agression sexuelle. La presse hostile au journaliste insiste d’ailleurs particulièrement sur ce terme : Mediapart a recueilli les témoignages de plusieurs femmes qui dénoncent les supposés agissements et le comportement du journaliste du Figaro et de CNews. Closer dans un article du 30 avril rapporte également de nouveaux témoignages contre lui. Pourquoi maintenant ? Parce que. Zemmour ne dément pas sa possible candidature, et selon un sondage de l’Ifop du 3 mars 2021 pourrait récolter 17% des intentions de vote au premier tour en l’absence de Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Il est donc dans le viseur. Zemmour fait peur à tout le monde, il pourrait être le trublion de 2022.
En 2017, la presse avait pris François Fillon comme bouc-émissaire. Le tour de Zemmour est-il venu ? Chaque campagne présidentielle a connu son lot de scandales et de révélations fracassantes à quelques mois du scrutin. Les affaires impliquant des prétendants à l’Élysée sont vieilles comme la République. Il n’est pas une campagne qui ne soit marquée par des révélations embarrassantes, généralement soufflées à l’oreille des journalistes par l’entourage des concurrents. La politique, c’est une guerre.