J’ai beau chanter la charcutaille, vénérer la tripe, génuflexer devant les andouillettes, il est des saucissonnages écœurants. Flânant l’autre jour dans le Relais H (oui, je dis encore Relais H) de la gare d’Avignon TGV, je fais une découverte étrange. Parmi les rayons de la librairie, je repère la petite tête d’oiseau perdu de Cosette, aux cheveux mouillés de pluie, dans le célèbre dessin d’Émile-Antoine Bayard (et non Gustave Doré, comme on croit trop souvent) et m’étonne que cette version des Misérables soit si mince. Je prends donc le Folio et le feuillette avec curiosité : 416 pages. Bizarre, bizarre. Chez moi, le Pléiade en fait 1900… Quant au résumé, il me semble aussi maigre qu’erroné : « Sorti du bagne, Jean Valjean cherche la rédemption, mais la société lui refuse ce pardon. Pour porter secours à Cosette, il devra s’inventer une autre identité… » Ben voyons ! La phrase suivante n’est guère plus engageante : « Ponctué par les voix de Paris et la musique de ses rues, Les Misérables compose le chant du peuple en armes. » On dirait ce jus de crâne régurgité par les pubards en quête de formules creuses pour vendre du vent. Alors je comprends, sidéré : « Ce volume est une version abrégée du chef-d’œuvre de Victor Hugo, qui suit le déroulé des épisodes chantés dans la comédie musicale. » [...]
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