Dans quelle mesure la France manque-t-elle de prêtres ? Ce problème est-il inédit à cette échelle ?
Tout au long de notre histoire, la France a eu un nombre de prêtres assez important, même si cela nécessiterait une étude plus fouillée : la Révolution française, par exemple, a provoqué dans certaines régions la disparition de paroisses et nombre de fidèles n’ont pas vu de prêtres pendant des décennies. Aujourd’hui le nombre total de prêtres est non seulement à un niveau bas (moins de 14 000) et en chute rapide (encore 29 000 en 1995), mais la moyenne d’âge du clergé est élevée, ce qui explique d’ailleurs la chute rapide. On perd environ 600 prêtres chaque année, alors que les ordinations tournent autour de la centaine, le nombre de prêtre va donc encore baisser de façon mécanique. Oui, à cette échelle et hors de toute persécution brutale (contrairement à la période révolutionnaire), c’est un problème inédit.
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Dans La Nef, vous expliquiez qu’il n’y avait pas de « crise des vocations » à proprement parler, mais plutôt une « crise de la foi ». Qu’est-ce-à-dire ?
Parler en effet de « crise des vocations » me semble impropre, il s’agit davantage d’une crise de la foi et de la pratique. Il est illusoire d’espérer autant de vocations quand on a un taux de pratique religieuse de 40 % que lorsque l’on est à 1,5 % comme aujourd’hui. Si on corrèle le nombre d’ordinations à la pratique religieuse, on s’aperçoit que ce taux ne varie pas beaucoup et que l’on a des ordinations en rapport avec la pratique religieuse. [...]
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