À celui qui voudrait prendre la mesure du déclin réel de l’Occident, il fallait emprunter ce dimanche-là la voie royale du RER B, celui qui se perd dans les échangeurs autoroutiers, au nord de la capitale, avant de s’enfoncer dans les brumes industrieuses de la Plaine Saint-Denis, puis du Parc des expositions à Villepinte, étoile de béton quasi-brutaliste où se tiennent les foires annuelles de VRP et autres conventions de bimbeloteries – à commencer par celle qui nous occupe : le « Comic Con », démarcation française de son émanation américaine, rendez- vous officiel de tous les fans de comics – c’est-à-dire de bandes dessinées américaines estampillées DC ou Marvel et où s’époumonent des super-héros bigarrés et vaguement bipolaires. Ici, c’est l’empire de ce qu’on appelle, entre initiés, le fandom, c’est-à-dire le cercle d’initiés qui vouent un culte à cette contre-culture, élargie depuis à l’animation japonaise, à Star Wars, et aux feuilletons télévisés M6 du type Charmed ou Stargate SG-1, enfin bref à tout ce qui constitue en quelque sorte le divertissement industriel conçu dans les athanors à rêves de la post-modernité. [...]
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