La tradition française est chrétienne. Or, le christianisme est révolutionnaire, qui abat les vieilles hiérarchies. Dans ce sens, et « dans ce monde qui n’a que des banques pour cathédrales », qu’y a-t-il vraiment à conserver ?
Le conservateur de 1650 frondait le pouvoir parisien ; celui de 2017 est jacobin. Le conservateur de 1815 organisait le retour du roi ; celui de 2017 est républicain. Le conservateur de 1875 tempê- tait contre le divorce ; celui de 2017 est remarié et plaide auprès de son évêque la nullité de son premier mariage, manière de se refaire une virginité ecclésiale. Le conservateur de 1905 défendait les droits de l’Église ; celui de 2017 sourcille quand son même évêque s’aventure à émettre un avis politique. Le conservateur de 1975 abominait l’avortement ; celui de 2017 traite discrètement les frasques de sa fougueuse adolescente.
Quel sera le prochain renoncement ? Le manifestant de 2013 se rendra-t-il bientôt aux noces de son collègue avec son amant, relation professionnelle oblige ? Un conservateur est un progressiste en retard. Il ne veut conserver que (...)
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