Si les premières occurrences remontent au XVIIIe siècle, le débat entre instruction publique et éducation nationale devient brûlant à la Révolution. « L’instruction publique éclaire et exerce l’esprit ; l’éducation nationale doit former le cœur », distingue Rabaut-Saint-Étienne. Il y a d’un côté la formation des intelligences ; de l’autre un plan global, touchant aux vertus, croyances et devoirs civiques à inculquer pour façonner les citoyens de demain. Les plus enragés des révolutionnaires prônent l’éducation nationale. Ainsi Le Pelletier, dont le projet est lu par Robespierre : « La totalité de l’existence de l’enfant nous appartient. » Ou le conspirateur Babeuf : « Le principal objet de l’éducation doit être de graver profondément dans tous les cœurs les sentiments de fraternité générale, que contrarie et repousse le régime exclusif et égoïste des familles. » Églises, régions, familles : tout ce qui obstrue la relation entre l’État et ses futurs citoyens est un ennemi. C’est toutefois l’instruction, défendue par Condorcet au motif que l’éducation serait le cache-sexe de l’endoctrinement, qui triomphe dans les textes. En 1824, Charles X crée un ministère des Affaires ecclésiastiques et de l’Instruction publique, spécifiquement dédié à l’enseignement quatre ans plus tard : le ministère de l’Instruction publique est né. [...]
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