La révélation a provoqué une déflagration dans tout le monde occidental. Il y a quelques jours, le site Politico faisait fuiter l’avant-projet d’une décision majoritaire de la Cour suprême américaine qui, si elle était adoptée en l’état, abrogerait le célèbre arrêt Roe v Wade ayant légalisé l’avortement aux États-Unis en 1973.
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Cette décision concernait à l’époque une jeune femme, Jane Roe, qui disait être tombée enceinte suite à un viol collectif (il s’agissait d’un mensonge). Plaidant l’inconstitutionnalité de la loi texane qui n’autorisait l’avortement qu’en cas de mise en danger de la vie de la mère, elle attaqua l’État. L’affaire arriva devant la Cour suprême, qui reconnut l’inconstitutionnalité du texte : il contrevenait au « droit à la vie privée » (14e amendement, pourtant consacré aux droits des anciens esclaves afro-américains) qui doit permettre aux femmes de se faire avorter jusqu’à la viabilité fœtale. L’arrêt autorisa donc l’avortement dans tous les cas, et quoique cette jurisprudence ait été plusieurs fois amendée, son apport principal a toujours été confirmé, notamment par l’arrêt Planned Parenthood v Casey (1992) qui permit toutefois à chaque État d’apporter certaines restrictions aux modalités d'avortement (financement, nombre de centres abortifs, etc).
Contre le gouvernement des juges et l’individualisme
C’est au travers d’une plainte du procureur général du Mississippi, Lynn Fitch, défendant la loi de l’État qui interdit l’avortement après 15 semaines de grossesse, que la Cour suprême va pouvoir ré-examiner la question au niveau fédéral. Ces dernières années, l’équilibre politique de la Cour a basculé du côté Républicain à neuf contre trois, grâce notamment à la nomination de trois juges conservateurs au cours du mandat de Donald Trump. Et le rapport de 99 pages rédigé par Samuel Alito, l’un des membres de la Cour suprême, laisse peu de doutes sur sa décision définitive, qui devrait intervenir dans les deux prochains mois, l’arrêt y étant jugé « totalement infondé dès le début ».
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