Le Brexit n'en finit pas d'avoir des conséquences fâcheuses pour l'unité britannique. Les Écossais sont repartis sur la voie de l'indépendance ; les Gallois voient la montée d'un mouvement concurrent au tranquille Plaid Cymru ; les Irlandais des six comtés d'Ulster devraient arriver prochainement au pouvoir à Stormont ; et même les très débonnaires Corniques ont vu leur porte-parole réélu avec 78% des voix au « Conseil de Cornouailles ».
Pour ce qui est de l'Écosse, les résultats des nationalistes du SNP (Scottish National Party) sont intéressants à analyser. D'une part, le SNP est au pouvoir depuis...2007 ! C'est-à-dire 14 ans et ce sans l'usure du pouvoir ! En France, les gouvernements ne tiennent pas cinq ans et le dernier président de la République, François Hollande, n'a même pas pu se représenter en raison de son impopularité. Le dégagisme et le déclin des partis ne sont donc pas un phénomène général en Europe. En Écosse, le SNP est un parti puissant et incroyablement implanté. Le succès des nationalistes ne tient même pas à la personnalité de leur leader puisque celui qui a conduit les indépendantistes au pouvoir, Alex Salmond, a depuis été remplacé par Nicola Sturgeon. Alex Salmond a d'ailleurs quitté le SNP pour former le parti Alba, qui n'a obtenu que 1,7% des voix à l'issue de ces élections. Le nationalisme écossais n'est donc pas une affaire de personnification.
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D'autre part, le SNP, aussi puissant soit-il, est loin d'être seul sur la scène indépendantiste écossaise. Outre Alba, il existe le petit SSP (Scottish Socialist Party) de Tommy Sheridan qui, s'il est en plein déclin comme l'ensemble de la gauche européenne, existe toujours (le parti a eu jusqu'à 6 députés), les ultras de Scotia Future et les écologistes du SGP (Scottish Green Party). Or les « Scottish Greens » en Écosse sont indépendantistes (il n'existe pas de parti vert britannique, chaque nation a ses Verts locaux) et sont traditionnellement alliés au SNP. Au-delà des formations politiques, les indépendantistes écossais peuvent également compter sur une galaxie associative et syndicale : le SNP TUG (Scottish National Party Trade Union Group) et le STUC (Scottish Trades Union Congress), puissant syndicat ouvrier écossais aux 540 000 adhérents. [...]
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