Quelle est la genèse de ce projet ?
Depuis mon adolescence, j’ai eu envie de créer mon propre univers. Il fallait qu’il existe dans ma vie à mon humble échelle et pour le plaisir. Le Wanderlust Orchestra me questionnait sur l’identité sonore du groupe. J’étais dans une impasse. C’était scolaire. J’avais besoin de m’éprouver dans l’écriture et sans redite. L’idée d’une mégalopole sombre et futuriste m’a semblé propice à multiplier textures et divagations sonores. J’ai pensé à planter le décor avant de penser musique. Ensuite, c’est passé par une recherche de textures inattendues. Les deux batteurs, en peaufinant leur entente musicale, ont collecté diverses percussions et objets de récupération – peaux, plastique et métal – illustrant le contraste entre ville numérique et ville organique. L’idée m’est alors venue d’utiliser un piano préparé, c’est-à-dire un piano traditionnel auquel j’ai adjoint de la pâte-à-fixe, des aimants, des baguettes de bois. J’ai demandé aussi aux violonistes de jouer très près du chevalet pour faire ressortir les harmoniques.
Pourquoi avoir choisi de travailler avec un ensemble aussi important ?
En tant que compositrice, disposer d’une formation symphonique, c’est un cadeau inestimable ! Je suis très touchée par l’aspect épique des musiques amples. Au cinéma, me bouleversent les grandes sagas d’un John Williams, dont la grande culture classique transparaît dans sa création personnelle. J’ai fait Sciences-Po, j’ai monté ma structure de production, mon label et mon association. Ce côté entrepreneur et ce laboratoire d’écriture sans limites me donnent l’impression d’avoir un projet qui a de la gueule. [...]
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