Paisible. Telle devrait être la vie de chacun. Naître dans une famille sans problème, étudier sereinement, trouver aisément un travail, avoir un mariage heureux, devenir cadre, engendrer des enfants conformes à ses vœux, prendre une retraite aisée et mourir tranquillement, sans douleur.
Voilà le modèle promu par notre société. Voilà l’idéal de tous, dans ce monde capitaliste dont l’âme est dans l’argent, moteur de nos échanges marchands. C’est à la sueur de notre front que nous le gagnons, peinant pour pouvoir se reposer, travaillant pour notre retraite, vendant notre vitalité pour profiter de notre invalidité.
C’est le confort que nous idéalisons. Rêve de toute une vie, jouissance jamais achevée, motif sans fin de plaintes criardes, le confort est cet horizon que seuls les plus favorisés atteindront. Formidable renversement nihiliste ! Profitant des morts de Dieu et de la noblesse d’âme, les bourgeois se sont emparés de nos biens, mais plus important, de notre imaginaire. Qui aujourd’hui ose encore un peu rêver d’autre chose que de richesse, de pouvoir et a fortiori, de confort ? Qui aujourd’hui, ose encore garder ses rêves d’enfants, s’exposer sans fin à combattre pour quelque chose qui en vaille la peine ? Qui aujourd’hui, ose encore vouloir ce combat sans répit, recherchant l’insatisfaction salvatrice ? [...]
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