Nazir Hakim est né en 1950 à Alep et a fui le régime syrien d’Hafez Al-Assad en 1976. L’arrivée n’a pas dû être facile. Mais l’homme est intelligent. Il s’est accroché et a étudié la microélectronique au sein de l’Institut national polytechnique de Grenoble. Il est alors entré chez STMicroelectronics. Il revendique trois doctorats en France, bien que les bases de données ouvertes ne mentionnent qu’une seule thèse, présentée en 2008. En 2015, on trouve trace de sa participation au jury d’examen d’une autre thèse, cette fois en tant que chef de projet R&D chez STMicroelectronics. Il avait alors 65 ans et a certainement dû quitter l’entreprise peu après. Il faut dire qu’il avait, à côté de sa carrière professionnelle, une vie bien remplie.
Dès 2003, Nazir Hakim considérait qu’il n’y avait pas de raison que les musulmans français n’aient aucune école à eux, quand les catholiques et les juifs en alignaient plusieurs centaines. Il monta alors le projet d’école, collège et lycée Al Kindi à Décines-Charpieu, dans la banlieue de Lyon. Dans un entretien daté du 2 mars 2018 sur le site officiel de la Prospective de la Métropole de Lyon, il expliquait que le groupe, qui revendique 510 élèves à Décines, a également ouvert sept autre écoles en France. Dans cette interview, il regrettait également que les transferts d’argent soient devenus « suspicieux », et qu’il « existe des structures internationales, ou des pays comme la Turquie, qui aident à l’ouverture d’écoles d’excellence mais nous n’avons pas de rapports avec eux ». Sur ce dernier point, Nazir Hakim a commis un oubli.
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Car, pile l’année suivante, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, auteurs de Qatar papers : comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe, paru chez Michel Lafon, révélaient que l’association Al Kindi aurait perçu aux environs de 133 000 euros en mai 2008 provenant de l’Association musulmane d’Alsace (AMAL). Cet argent provenait de la Qatar foundation, financée comme son nom l’indique par la famille régnante de l’émirat gazier. [...]
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