Il est l’Hemingway du XXIe siècle. Chef de file des jeunes « enragés » de la littérature russe, Zakhar Prilepine a ressorti son fusil lorsque l’Ukraine du Maïdan est arrivée aux portes du Donbass. De cette expérience, il a tiré un fabuleux témoignage : Ceux du Donbass, sorti le mois dernier aux Éditions des Syrtes.
Machiavel disait qu’une guerre est juste quand elle est nécessaire. En quoi cette guerre est-elle nécessaire ?
Je ne pense pas qu’elle ait jamais été nécessaire. À bien des égards toutefois, cette guerre était inévitable. Je suis allé à Kiev trois ans avant le début des événements et tout le monde y pressentait une guerre entre deux moitiés du pays qui ne se comprennent pas l’une l’autre. Je connais les gens du Donbass et je les perçois comme des parents. Et lorsque des parents sont tués, on ne peut pas se limiter à écrire sur le sujet ou convoyer de l’aide humanitaire. J’ai été militaire dans le passé ; j’ai donc pris la décision de me battre à leurs côtés.
Ce qui traverse tout votre livre, c’est l’embarras de l’intelligentsia russe devant la question du Donbass. D’où viennent les réticences de vos élites à soutenir la cause des insurgés ?
Il y a plusieurs raisons à cela. L’une d’entre elles est qu’à un certain point, l’Occident s’est habitué à accueillir une intelligentsia n’apportant que de mauvaises nouvelles de Russie. Ceux qui en viennent doivent apporter dans leurs valises de la repentance. Et l’auto-flagellation est (...)
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