Quatre-vingt-quatre ans après le déclenchement de la guerre civile qui a opposé franquistes et républicains durant trois ans et fait des centaines de milliers de morts de part et d’autre, l’Espagne va-t-elle revivre le scénario du pronunciamiento de 1936 ? C’est la question qui agite depuis peu la coalition de gauche au pouvoir. Le 5 décembre, deux cent soixante et onze officiers militaires en retraite des Forces armées ont signé un manifeste, adressé au roi Felipe VI, dans lequel ils accusent le gouvernement de créer « un risque grave pour l'unité de l'Espagne et à l'ordre constitutionnel » et de tenter d’imposer la République au détriment de l’institution royale. Derrière cette « rébellion », qui a fortement agacé le Premier ministre Pedro Sanchez, le général divisionnaire à la retraite Juan Chicharro, qui n’a toujours pas digéré l’exhumation des restes du Caudillo en octobre 2019 et la possible dissolution dont pourrait faire l’objet Fondation Francisco Franco qu’il préside.
Les hauts-gradés sont en colère et le font savoir. Selon eux, le gouvernement « cultive un sentiment anti-espagnol, humilie ses symboles, attaque la monarchie et n’empêche pas les opposants de brûler des effigies du roi Felipe VI lors de manifestations ». Les militaires affirment partager les mêmes préoccupations que « leurs collègues de la XIXe Promotion de l'armée de l'Air et du XXIIIe de l'Académie Générale Militaire de l'armée de Terre » qui ont semé l’émoi après qu’une conversation WhatsApp très virulente à l’encontre du gouvernement et des Catalans a fuité, préconisant de « tuer [ceux qui avaient voté pour la gauche et les séparatistes, ndlr] 26 millions de personnes, enfants compris ». [...]
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