C’est avec stupeur que Vijay Monany, directeur de cabinet de Thierry Meignen, maire du Blanc-Mesnil, et conseiller départemental de droite en Seine-Saint-Denis candidat à sa réélection a découvert le 5 mai l’existence d’une autre candidature estampillée LR. « Un de mes assistants à qui j’avais donné mandat s’était rendu ce jour-là au tirage au sort [pour déterminer l’ordre des panneaux d’affichage, ndlr], quand tout à coup il s’est rendu compte qu’un autre binôme de candidats avait été enregistré sous l’étiquette Les Républicains, raconte l’élu. J’ai pensé au début que ces personnes, Marylène Bocquillon et Franck Gennevraye, qui m’étaient inconnues, débutaient en politique et s’étaient enregistrées de bonne foi sans savoir. Nous avons appelé immédiatement notre président de fédération LR pour obtenir des explications, qui nous a rétorqué qu’ils n’étaient pas adhérents. On nous l’a confirmé de même au siège des Républicains ».
Aussitôt Vijay Monany et ses équipes se ruent sur les réseaux sociaux pour essayer de contacter lesdits candidats inconnus. Après quelques recherches, ils mettent la main sur les coordonnées de Mme Bocquillon, qui tombe des nues : « Daniel Feurtet, l’ancien maire communiste du Blanc-Mesnil, m’a bien fait remplir des papiers politiques, leur raconte-t-elle. Mais je l’ai fait sans savoir de quoi il retournait et pour m’en débarrasser. Donc non seulement je ne savais pas que j’étais tête de liste, mais en sus, monsieur Daniel Feurtet étant communiste, je n’aurais jamais imaginé qu’il m’inscrive sous l’étiquette Les Républicains ! »
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Stupéfaction des deux côtés de cette scène qui serait digne d’une comédie si, chaque jour qui passe cette candidature volée et usurpée ne portait préjudice au candidat de droite, comme le précise M. Monany : « Le but de l’ancien maire est de brouiller les pistes, d’introduire de la confusion chez les électeurs, en leur faisant croire que la droite serait divisée. Il avait d’ailleurs déjà usé du procédé en 2008, lors d’élections cantonales, en suscitant la candidature d’une personne qui pour le coup était vraiment adhérente UMP ».
Éberlué quoique pas entièrement surpris par les méthodes communistes, Vijay Monany a tenté de contacter Fabien Gay, sénateur PCF et patron local. Sans succès. En désespoir de cause, le directeur de cabinet du Blanc-Mesnil a demandé à Marylène Bocquillon de remplir une attestation où elle explique se désister de tout candidature. Attestation qu’elle a de plus lue pour une vidéo que nous nous sommes procurée.
Dans les faits, la candidature ne peut plus être retirée désormais : madame Bocquillon et son binôme peuvent simplement ne pas déposer de bulletins de vote ni de profession de foi. En attendant, le maire actuel du Blanc-Mesnil a alerté le préfet sur cette situation ubuesque. Le parti Les Républicains envisage une action en justice, de même que M. Monany. Quant à madame Bocquillon, elle pourrait aussi poursuivre M. Feurtet pour abus de confiance.
Au-delà de cette pantalonnade digne d’un Peppone de Don Camillo demeure l’éternel problème du rapport de la gauche à la démocratie et à la vérité.