Le pape François a débuté son pontificat avec une volonté de réformer-purifier la curie, notamment à la suite des différents scandales. Quel bilan tirez-vous ?
La réforme de la curie par le pape François faisait partie de la feuille de route qui lui avait été donnée par le Sacré collège en 2013. Elle était un impératif au regard des scandales qui avaient jalonné les pontificats depuis trop longtemps, c’est-à-dire depuis le pontificat de Paul VI (1963-1978). Même s’il affirmait le contraire, les scandales touchant la curie ont d’ailleurs été une des raisons de la fragilité et de la fatigue de Benoît XVI, qui a donc pris la décision de renoncer à sa charge. Une fois élu, François a pris des mesures drastiques et salutaires en vidant de sa substance – c’est-à-dire de son pouvoir financier – la fonction du Secrétaire d’État, le numéro deux du Vatican. En outre, il a nettoyé les écuries d’Augias de la fameuse banque du Vatican afin de répondre aux normes internationales en matière de transparence financière. Là aussi, son bilan a été positif il me semble. La réforme de la curie elle-même a pris bien plus de temps. Publiée très tardivement en 2022, la constitution Praedicate evangelium marqua la volonté de François de mettre fin à la centralisation romaine. Comme j’ai pu déjà le dire, il s’agissait de mettre l’accent sur la mission de l’Église plutôt que sur le contrôle doctrinal, de passer d’une « autorité-pouvoir » à une « autorité-service » d’inspiration jésuite. Seul l’avenir dira si cette réforme constitutionnelle portera véritablement ses fruits. [...]
La réforme de la curie par le pape François faisait partie de la feuille de route qui lui avait été donnée par le Sacré collège en 2013. Elle était un impératif au regard des scandales qui avaient jalonné les pontificats depuis trop longtemps, c’est-à-dire depuis le pontificat de Paul VI (1963-1978). Même s’il affirmait le contraire, les scandales touchant la curie ont d’ailleurs été une des raisons de la fragilité et de la fatigue de Benoît XVI, qui a donc pris la décision de renoncer à sa charge. Une fois élu, François a pris des mesures drastiques et salutaires en vidant de sa substance – c’est-à-dire de son pouvoir financier – la fonction du Secrétaire d’État, le numéro deux du Vatican. En outre, il a nettoyé les écuries d’Augias de la fameuse banque du Vatican afin de répondre aux normes internationales en matière de transparence financière. Là aussi, son bilan a été positif il me semble. La réforme de la curie elle-même a pris bien plus de temps. Publiée très tardivement en 2022, la constitution Praedicate evangelium marqua la volonté de François de mettre fin à la centralisation romaine. Comme j’ai pu déjà le dire, il s’agissait de mettre l’accent sur la mission de l’Église plutôt que sur le contrôle doctrinal, de passer d’une « autorité-pouvoir » à une « autorité-service » d’inspiration jésuite. Seul l’avenir dira si cette réforme constitutionnelle portera véritablement ses fruits. [...]
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