La recherche du père inconnu, c’est le thème du beau Sarabandes X de Corentin Durand qui sort également en cette rentrée (cf. critiques livres de ce numéro), c’était aussi celui de Cœur, l’un des grands livres de la rentrée de septembre (et prix Interallié), signé Thibault de Montaigu, un sujet dans l’air du temps, si l’on veut, et même si ces écrivains, pour Montaigu et Beigbeder, n’ont pas choisi la date de décès de leur père, évidemment, qui déclencha l’écriture de leurs livres. Il est néanmoins frappant qu’après une décennie à cultiver la haine du patriarcat tout à trac, le père redevienne un personnage central de la littérature contemporaine. Oh, certes, pas sous forme régnante, grandiose, impériale, non… On nous montre plutôt des pères défaillants, quasi absents dans le cas de Beigbeder, mystérieux, flamboyants et paternellement inconséquents. La figure anciennement terrible, autoritaire, saturnienne, parfois, est devenue une figure troublée, elliptique, insaisissable. Le patriarcat est sans doute mort en 1793, comme le pensait Balzac à rebours des néo-féministes, avec le sacrifice du père de la nation, et après sa perpétuation dans quelques familles, il s’est dissipé pleinement au moment où fut sonnée l’heure de jouir sans entraves. Depuis, le père est en général porté disparu. [...]
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