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Frédéric Le Moal : « Les sanctions marquent la faiblesse de l’UE »

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Publié le

22 février 2022

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Hier, Vladimir Poutine a proclamé l’indépendance des provinces prorusses d’Ukraine suite à une forte escalade des tensions entre l’Occident et la Russie. Cette déclaration vient bouleverser la position de l’Ukraine qui devient désormais une zone contestée qui échappe au contrôle de l’OTAN. Frédéric Le Moal nous a accordé un entretien à ce sujet.
Poutine
Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des deux régions pro-russes. Pourquoi ? C’est un scénario à la géorgienne qui se décide. Concrètement, le prétexte à la reconnaissance et à la mise sous protection russe de ces régions est la menace qu'exerce le pouvoir ukrainien sur l'identité russe des populations qui y vivent et même, d'après la propagande russe, la survie de ces populations qui seraient menacées par le pouvoir ukrainien. On reconnaît bien là l'instrumentalisation que la Russie fait de ces populations russophones depuis la chute de l'URSS en 1991. Elles sont comme des moyens d'infiltration et d'instrumentalisation pour le pouvoir russe. La deuxième raison est qu'en reconnaissant l'indépendance de ces provinces, la Russie remet en cause l'intégrité territoriale de l'Ukraine et affaiblit considérablement de l'intérieur le pouvoir ukrainien en lui arrachant ces deux Républiques comme il l'avait fait en Géorgie. C'est par cet affaiblissement et le contrôle de ces républiques qu'il veut empêcher – et c'est là le nœud du problème – l'Ukraine d'intégrer l'OTAN. Est-ce un prélude à leur intégration dans la Fédération de Russie ? Il est difficile de répondre à cette question pour le moment. Si on compare avec le scénario géorgien, la réponse est non. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie ont proclamé leur indépendance, mais n'ont pas été annexées par la Russie. Ce n'est pas la même chose que la Crimée. On peut cependant très bien imaginer un scénario dans lequel des référendums seraient organisés en vertu du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », qui a été bien utile au Kosovo mais qui, maintenant n'est plus valable : c'est un principe à géométrie variable. Ces référendums statueraient pour une union avec la Mère-Patrie. On ne peut pas le dire pour l'instant. [...]
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