Certains la veulent pour le Prix Nobel de la paix. Une pétition réunit déjà 177 000 signataires. Gisèle Pélicot n’a pas attendu cette grotesque pétition pour être bombardée héroïne des temps modernes. Nouvelle icône en vogue pour les tabloïds, retenue par la BBC dans son classement des 100 femmes les plus influentes de l’année, aux côtés de l’actrice américaine Sharon Stone ou de Nadia Murad, cette jeune Yazidie qui lutte pour « mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’armes de guerre », elle était même en couverture de Paris Match, posant à son corps défendant, pourrait-on dire, avec son nouveau compagnon, « Jean-Loup » avec qui elle tente de se « reconstruire ». Si l’avocat de Mme Pélicot s’est empressé de dénoncer ces photos volées, rien ne semble pouvoir arrêter la machine médiatique qu’elle a même contribué à lancer : elle a déjà vendu les droits de son histoire à HBO, qui ne manquera pas d’en tirer un feuilleton tout aussi édifiant que racoleur. Quant au livre évidemment, il est déjà écrit et constituera pour son éditeur Flammarion une des valeurs monétaires sûres de la prochaine rentrée littéraire. En refusant le huis clos, c’est la France et bientôt le monde tout entier qui pourra approcher l’enfer de Mazan et poser ses jumelles dans la chambre des époux. Rien n’échappe au monde-spectacle, et surtout pas les alcôves les plus extrêmes de la perversion masculine… Au milieu de tout ça, Gisèle Pélicot ressemble déjà à une marque : sa frange soigneusement coupée, ses lunettes noires, son visage de Shar-Peï font déjà l’objet de pochoirs et de fresques sur tous les murs de France et de Navarre – en d’autres temps, on l’aurait bientôt vue au dos des paquets de céréales… [...]
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