« Le marché s’emballe depuis le début de la guerre », constate Olivier Da Costa. Ancien militaire, il codirige aujourd’hui la société française S2M-Equipment : « Nous sommes des spécialistes du matériel militaire d’occasion. Nous achetons les stocks de l’armée française que nous modernisons ». En Indre-et-Loire, S2M-Equipment propose des VAB (véhicule de l’avant blindé) et des canons remis à neuf. « Au début de la guerre, les pays baltes et la Pologne ont écoulé leurs vieux stocks russes pour armer l’Ukraine. Aujourd’hui ils cherchent du matériel d’occasion compatible OTAN. Nous attendons de pied ferme les délégations étrangères sur notre stand ».
La compatibilité OTAN signifie que les pièces mécaniques s’accordent avec d’autres matériels: une roue ou une batterie de VAB sont interchangeables avec celles d’un véhicule militaire italien ou allemand. Trouver une pièce de rechange devient un jeu d’enfant.
Depuis l’invasion russe, la guerre a changé de nature. De conflits « asymétriques » (la guérilla), nous sommes passés à des conflits entre États. La guerre a transformé le marché de l’occasion comme celui du neuf, et les dépenses de défense et de sécurité ne cessent d’augmenter. En 2021, elles ont dépassé les 2000 milliards de dollars dans le monde. Du côté de la demande, les États-Unis, la Chine, l’Inde et le Royaume-Uni représentent 62 % des dépenses mondiales. Du côté de l’offre, les principaux exportateurs sont les États- Unis (37 % de la part mondiale) la Russie (20 %), la France (8,2 %) et l’Allemagne (5,5 %). [...]
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