Grâce à l’audace de son onirisme, la densité de son personnage Valentina, et l’excellence de son coup de crayon, Crepax bouleversa les codes techniques et narratifs du 9e art européen, offrant à la bande dessinée un monument d’érotisme aristocratique et cérébral. Pourtant, au contraire d’un Manara, il ne dépassa jamais le succès d’estime et le statut de dessinateur pour spécialistes. Quel dommage !
Une tardive reconnaissance
L’argument est simple : Valentina Rosselli est une jeune photographe reporter indépendante qui évolue dans des milieux variés et rencontre au hasard de ses pérégrinations un personnage insolite aux pouvoirs surnaturels, Neutron, qui se révélera être Philip Rembrandt, un critique d’art américain. Créées en 1965 dans le contexte italien des années de plomb, les aventures de Valentina ne rencontrent cependant pas le succès escompté. En France, sur une période de trente ans, plusieurs éditeurs – Losfeld, Dargaud, Futuropolis, Albin Michel – publient moins de la moitié de l’œuvre avant de déclarer forfait. Enfin en 2015, Thierry Groensteen, directeur de collection « L’An 2 » chez Actes Sud, publie Valentina 1 – Biographie d’un personnage et Valentina 2 – Fréquentations dangereuses, ainsi qu’un bon nombre d’inédits traduits en français. L’amorce d’une sortie du « purgatoire » ? [...]
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