Dans Les Bonnes Étoiles, un contexte d’intrigue policière sert à amener le sujet principal du film : l’adoption. Pourquoi ce choix ? Peut-on y voir une influence du cinéma coréen, qui adore mélanger les genres ?
Ce n’est pas vraiment l’influence du cinéma coréen, non, ou alors elle n’est pas consciente. En réalité, il s’agit plutôt d’une pure nécessité narrative. Dans la mesure où j’évoque un sujet très pénible, l’abandon d’un enfant, il me fallait un regard extérieur, auquel le spectateur puisse s’identifier, un regard très critique, voire sévère, qui soit le point de départ du film, pour mieux m’en écarter ensuite. J’avais envie que le spectateur puisse adopter au départ ce même regard critique, un regard de policier, pour évoluer de concert avec les personnages et les points de vue. Dans un second temps, j’avais envie que ce personnage de policière soit une femme, et en particulier une femme qui a fait le choix de ne pas faire d’enfant, ce qui lui donnait une double raison de juger sévèrement cet acte. C’était important pour moi de partir de là, afin de prouver que tout le monde peut jouer le rôle de passeur, même avec les pires préjugés. Ce personnage d’enquêtrice est donc essentiel, car c’est par elle que se fait cette « passation de regard », je dirai. Tout le film a été construit là-dessus.
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Tous vos films mettent en scène des héros du quotidien, qui outrepassent souvent la loi pour faire ce qu’ils estiment être juste.
Je n’ai pas forcément l’intention de donner une cohérence à mon œuvre avec ce genre de héros récurrent, mais si vous le dites ! Vous avez raison sur un point : lorsque j’écris des personnages, je tente d’abord de montrer ce qu’on dit d’eux, la façon dont ils sont perçus collectivement, par les médias, par les autres, puis j’explore leurs intentions réelles et leurs motivations profondes qui sont en effet plus importantes que le fait de respecter la loi. Est-ce que cela fait d’eux des héros ? Je ne sais pas. La notion de « héros » est pour moi assez incertaine. [...]
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