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Hommage à Jean-Marie Le Pen : dernier requiem pour le forban de la République

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Publié le

16 janvier 2025

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À l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce, un ultime hommage a été rendu au fondateur du Front national. Entre recueillement familial et présence de nombreux soutiens, cette cérémonie a mêlé ferveur, héritage politique et tradition.
Un dernier hommage pour Jean-Marie Le Pen s'est tenu ce jeudi 16 janvier à Paris. © DR

« La Foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance. » C’est à l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce dans le 5e arrondissement de Paris que Marine Le Pen et sa famille ont voulu rendre un dernier hommage au patriarche de la dynastie et fondateur du Front national.

Sous la grisaille, les petites mains s’affairent devant les deux grands écrans installés sur le parvis de l’église qui permettront aux nombreux fidèles présents dehors de suivre la messe. Le dispositif de sécurité est important. Un chien renifleur et une armée d’agents de sécurité DPS filtrent scrupuleusement les amis de la famille, anciens camarades du défunts, militants et journalistes. Renaud Labaye a quitté son costume de spin doctor pour le troquer contre celui de grand organisateur.

Une heure avant le début de la messe, quelques centaines de personnes ont déjà passé le portail aux lourdes portes de fer et attendent sur le pavé. « C’était important pour nous de venir, il est incontestablement l’homme politique fort de ces dernières décennies », confie Édouard, la vingtaine, venu avec deux amis. Avant d’ajouter : « Je n’avais pas l’âge requis pour voter pour lui mais si j’en avais eu l’occasion, je l’aurais fait. »

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La foule est silencieuse et recueillie. Témoignage de l’héritage que Jean-Marie Le Pen laisse derrière lui, beaucoup de jeunes se faufilent entre les historiques soutiens du Front national et anciens combattants arborant médailles et bérets. Marine Le Pen arrive enfin, entourée de ses sœurs, ses filles et Marion Maréchal.

C’est Laure Lavalette qui invite la première au recueillement en lisant la prière de Charles Péguy sur l’Espérance. « L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière. C’est cette petite fille de rien du tout. »

Toutes les chapelles de la droite nationale ont répondu présentes à ce dernier rendez-vous avec le tribun. Éric Zemmour, que l’on savait proche de Jean-Marie Le Pen, est venu assister à la messe. Son jeune lieutenant Stanislas Rigault, accompagné d’une poignée de militants de génération Z était aussi présent sur le parvis de l’église. Le fondateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers est quant à lui arrivé une trentaine de minutes avant le début de l’office sous les applaudissements, « bravos » et « mercis » de la foule.

Le patron du parti UDR et récent allié du Rassemblement national Éric Ciotti est aussi venu accompagné de certains de ses députés comme Gérault Verny. Preuve que les bisbilles politiciennes ont laissé place au recueillement, Nicolas Bay et Stéphane Ravier – qui ont divorcé avec le parti à la flamme dans des conditions parfois violentes – ont tenu à être présents pour celui qui a vu naître leurs engagements militants. Idem pour Bruno Mégret qui avait divorcé avec le parti et son président en 1998.

La messe se déroule sans encombre pendant que nos confrères de Libération jouent au chat et à la souris, traquant sans répits les profils « sulfureux » qui pourraient se pointer. Ils ont été satisfaits de voir Jérôme Bourbon se faire refouler à l’entrée en distribuant son journal Rivarol, accompagné de quelques autres rodomonts. Seule une poignée de militants de gauche perchée du haut d’un immeuble situé en face du Val-de-Grâce tente un happening, scandant de timides « Et tout le monde déteste le Front national. »

À l’ambon, Christophe Kowalczyk, ancien aumônier militaire et légionnaire, préside l’office. Sa voix grave couplée d’un accent des pays de l’Est, fend le silence : « Je suis heureux et triste d’être ici. En tant qu’ancien légionnaire, Jean-Marie Le Pen était un frère. » Il achève son homélie avec une émotion contenue, faisant vibrer le lien entre la foi, la patrie et l’homme que l’on pleure.

Lire aussi : Jean-Marie Le Pen : « J’ai été l’ouvreur de route »

La célébration se termine et, tour à tour, Marie-Caroline Le Pen, Marion Maréchal, Louis Aliot et Marie-Christine Arnautu prennent la parole. L’hommage de la députée européenne ECR trouvera un écho particulier. « Daddy, regarde, tu as réussi. Ton armée des sans-voix et des sans-grades s’est levée sur ton mot d’ordre : soyez fiers d’être français ! » Avant d’ajouter : « Tu vois tous ces médiocres et ces infâmes danser sur ta tombe, et tu t’en amuses. C’est certain. Je suis sûre que tu leur réponds comme Cyrano de Bergerac dans une ultime bravade : […] ‘J’emporte malgré vous, mon panache’. »

Dans le murmure des prières et sous le regard immuable des symboles qu’il chérissait, Jean-Marie Le Pen trouve enfin le repos. La prière des parachutistes s’élève comme un écho des combats passés, tandis que celle dédiée à Jeanne d’Arc, figure de sa foi et de son idéal, enveloppe l’instant d’une ferveur intemporelle. Un vœu s’ancre, porté par l’héritage d’une vie : « Les voix du Ciel dans ton enfance, te disaient d’aimer ton pays ; là-haut parle encore de la France à tes frères du Paradis. »

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