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Iran : South Park avait encore une fois tout prévu

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Publié le

10 janvier 2020

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#WorldWarThree ! La Troisième Guerre mondiale ? Mon Dieu, c’est inquiétant. Mais, sauf emballement totalement imprévisible, ça n’arrivera heureusement pas. Tendant la main mais la gardant ferme, Donald Trump semble-t-il évité le pire.

 

Entre les photos vieilles de deux ans diffusées par des agences de presse iranienne, les tweets caricaturaux de Donald Trump la veille de la « vengeance » iranienne, les vidéos des gardiens de la révolution semblables à celles du FLNC, les informations sur un Khameini en Palpatine vengeant Soulemaini Vador depuis une salle secrète de commandement, les journalistes américains multipliant les fausses informations et annonçant la mort de dizaines de soldats américains, les menaces iraniennes contre presque tous ses voisins, et, comme à l’accoutumée, la frénésie des chaînes d’information en continu … la géopolitique mondiale n’a jamais autant ressemblé à South Park.

 

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Essoufflé, le régime des mollahs fait face à une sourde mais persistante contestation d’une partie de sa population qui a aujourd’hui rétabli par la grâce de l’internet mondialisé, le contact avec la diaspora en Europe et aux Etats-Unis, où elle est une des communautés immigrées les mieux établies et parmi les plus riches. Ce régime vieillissant tient encore sur la force du nationalisme iranien le plus antique, réveillé à la faveur des conflits régionaux récents et de la défiance à l’égard de certains grands voisins, Israël et l’Arabie saoudite en tête. L’impérialisme régional de l’Iran, dont les ambitions sont grandes, s’est donc trouvé frontalement opposé à l’impérialisme global américain dans cet Irak enchaîné où les Chiites, naguère en position d’infériorité sous le règne de Saddam Hussein, ont pris le pouvoir.
 

Mais ces Chiites irakiens veulent-ils troquer la tutelle américaine pour la tutelle iranienne ? Non, à en croire les déclarations de l’ayatollah Sistani qui n’a pas hésité à mettre dos-à-dos Téhéran et Washington. Dans ce panier de crabes perpétuel qu’est le Moyen-Orient, il semblerait que The Donald ne s’en sorte pas si mal. Il a pour lui des qualités de négociateur retors et efficace, usant et abusant du bluff du joueur de poker pour déstabiliser ses adversaires. Après avoir commandé l’élimination du général Soulemaini, et par là montré que nul n’était à l’abri de la force létale de l’Oncle Sam, il a d’abord fait monter les enchères en diffusant une série de tweets violents, où il expliquait notamment avoir déterminé 52 cibles qu’il pouvait viser en cas de riposte iranienne, avant d’atténuer son discours. Smart.

 

Dans ces tweets guerriers, Donald Trump s’est aussi placé dans le camp des barbares, déclarant qu’il n’hésiterait pas à détruire des sites culturels. Il n’en avait certes pas l’intention, mais de tels propos ne sont jamais neutres et ils pourraient avoir de fâcheuses conséquences un jour prochain.

 

Dans ces tweets guerriers, Donald Trump s’est aussi placé dans le camp des barbares, déclarant qu’il n’hésiterait pas à détruire des sites culturels. Il n’en avait certes pas l’intention, mais de tels propos ne sont jamais neutres et ils pourraient avoir de fâcheuses conséquences un jour prochain. Reste que son pari a plutôt fonctionné puisque la riposte iranienne était avant tout symbolique, rappelant le bombardement américain en Syrie en 2018. L’Amérique a donc laissé son meilleur ennemi « sauver la face » et n’a pas souhaité livrer la guerre que d’aucuns prédisaient.

Pour l’heure, le fantasque Président se révèle plus malin que ses prédécesseurs, ayant à la fois évité un grave conflit et montré sa force aux yeux des citoyens américains. Plus fort encore, il a réussi à placer les Démocrates dans le camp symbolique iranien. Une manœuvre brillante en matière de politique intérieure dans un pays où les images et les résultats comptent plus que tout. Il a aussi rendu la position iranienne plus fragile, faisant sortir le pays de son ambiguïté récente … au détriment de ses chefs. Une pièce de théâtre en trois actes parfaitement maîtrisés. Gare pourtant à ne pas trop jouer pour Donald Trump. Une fois prochaine, il pourrait perdre gros. Et s’il en est encore fallu de peu cette fois-ci.

 

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Le Boeing ukrainien abattu fera, du reste, encore longtemps parler. Jadis, souvenez-vous, c’était l’affaire du Drakkar qui avait placé l’Iran dans le collimateur français. Nous y avions perdu de nombreux braves soldats dans une attaque lâche et sournoise. Rappelons-nous aussi du rôle historique de l’Iran chiite qui, par sa révolution islamique, a été le cœur du réacteur de la renaissance de l’islam de combat dans le monde, achevant l’œuvre inachevée du FLN et des Frères musulmans sunnites.  Pourtant, une déstabilisation trop importante de ce régime pourrait aussi s’avérer dangereuse. On le sait depuis la fin de Saddam et celle de Khadafi, ou le maintien du résilient Al Assad : les renversements, même présentés sous le jour d’une prétendue « libération », produisent toujours des catastrophes aux conséquences dramatiques.

C’est pour éviter cela que le régime iranien tente à tout prix de se protéger. Mais la nature dominante de ce peuple et sa grande histoire font que la grenouille veut parfois se faire bœuf. Le retour à la raison semble acquis … pour le moment. Et un autre ancien grand Empire tire son épingle du jeu : la Turquie. Elle semble prête à vouloir assumer le leadership au Moyen-Orient, tout en jouant aussi ses cartes chinoises et russes. Une position difficile mais intelligente. Il faut dire que la Turquie a un Président lui-même très intelligent. C’est peut-être ce qui fait la différence…

 

Gabriel Robin

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