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Jacques Bompard : « Éric Zemmour aspirera tous les autres courants »

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Publié le

23 avril 2021

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Le maire d’Orange et président de la Ligue du Sud s’est déclaré il y a quelque temps fervent partisan d’une candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle. Alors que les spéculations vont bon train sur une telle hypothèse, il réitère son soutien et précise les contours que pourrait prendre cette campagne.
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Un journaliste de Marianne, Louis Hausalter, qui semble s’abreuver à de très mauvaises sources, a écrit qu’il ne se passait rien chez les soutiens de Zemmour. Qu’en dites-vous, alors que vous vous êtes déclaré comme tel ?

Qu’il se passe pourtant des choses : la pétition que nous avons lancée (www.jesignepourzemmour.fr) marche bien, et ce simplement grâce aux contacts personnels des premiers signataires. Bien entendu, tant que la candidature d’Éric n’est pas officielle, et elle ne peut pas l’être pour le moment, les choses iront de leur pas tranquille, mais l’accueil que nous recevons auprès de tous les gens que nous rencontrons nous rend extrêmement optimistes.

Combien y a-t-il de signatures aujourd’hui ?

On en est à quelques dizaines de milliers. Et quand l’on sait le nombre réel d’adhérents des partis institutionnels, on atteint déjà tout à fait leur nombre d’adhésion. Et tout cela va évidemment exploser dès que la médiatisation autour de sa candidature sera faite.

C’est un choix de ne pas la médiatiser pour l’instant ?

Notre travail c’est d’inciter, de conforter, Éric Zemmour dans ses prises de position qui me paraissent évoluer constamment dans le bon sens.

Quand vous dites « nous », cela représente-t-il un mouvement constitué, ou cela désigne de simples sympathisants ?

Pour le moment, nous sommes l’inverse d’un parti politique, ce qui ne me gêne pas et même m’arrange beaucoup. Car les partis politiques se caractérisent par une ossification contraire à l’esprit de combat qui doit nous animer. Chacun se repose sur ceux qui sont aux responsabilités alors que ce dont la France a besoin c’est que tout le monde prenne son destin en main et fasse à son niveau ce qu’il peut faire : quand on fait ce qu’on peut, on fait ce qu’on doit.

Ce que je crois savoir, c’est qu’Éric Zemmour déclarera sa campagne dès qu’il le pourra mais que c’est lui qui sera juge de l’opportunité

Aujourd’hui, hélas, la philosophie générale, c’est que moins l’on en fait, mieux l’on se porte. La France est entrée dans un contexte de contestation globale du système et toute action se passe bien sûr un peu dans l’anarchie. Mais une anarchie organisatrice et spontanée, je l’espère.

Que pensez-vous des sondages réalisés autour de la candidature d’Éric Zemmour ?

Je pense qu’ils sont excellents. On a eu trois chiffres, dans l’ordre : 8, 13 et 17%. Ce sont des chiffres extraordinaires, alors qu’il n’y a pas de candidature officielle et qu’aucune structure nationale ne porte le dossier. Quand on sait que l’objectif des grands partis c’est d’atteindre 18% dans les sondages, on mesure que nous y sommes pratiquement, alors qu’entre guillemets « rien n’a été fait ».

Quelle serait la spécificité d’une telle campagne vis-vis de Marine Le Pen ou de candidatures issues de courants proches ?

Je crois que la présidentielle est une élection de compétence et de rayonnement et qu’en la matière, dans la scène « para-politique », il n’y a qu’Éric Zemmour. Quand les gens voient Marine, ils perdent le peu d’envie qu’ils avaient de voter pour elle ; quand ils écoutent Zemmour et qu’ils le voient avec sa gentillesse et son allant, il se fait autour de lui une quasi-unanimité des gens de notre camp. Je pense très sincèrement que lorsque sa candidature sera avérée, il aspirera tous les autres courants. Pour exemple, nous qui présentons une liste aux régionales de PACA voyons bien que nous réunissons aisément toutes les obédiences du courant national-populaire. Je crois que c’est ce qui va se passer demain.

De manière plus concrète, il se dit par exemple qu’une campagne de levée de fonds serait lancée en mai : le confirmez-vous ?

Ce que je crois savoir, c’est qu’Éric Zemmour déclarera sa campagne dès qu’il le pourra mais que c’est lui qui sera juge de l’opportunité. Pour ma part, je souhaite que ce soit le plus tôt possible, mais je comprends ses raisons. En tout cas, le travail que nous faisons, c’est pour que tout soit prêt le jour où il décidera de sauter officiellement le pas.

Lire aussi : Eric Zemmour : Un candidat par-delà les sondages et les augures

Y a-t-il des personnalités politiques, outre vous, qui se rapprochent de lui ?

Je suis toutes ses apparitions à la télévision et je vois le rayonnement qu’il a sur toutes les personnes qui viennent débattre avec lui. Il y a manifestement des gens qui, bien qu’ils ne soient pas de notre mouvance politique, peuvent apporter beaucoup au travail de salut public que nous menons.

Vous ne voulez pas donner de noms ?

De quel droit le ferais-je ? Qui a des yeux pour voir, qu’il voie. Et il y a des gens qui sont manifestement proches de nous mais que je serais capable de faire partir si je les citais (rires).

Est-ce que vous comprenez que beaucoup de Français qui aiment Zemmour comme polémiste et comme journaliste soient circonspects sur sa potentielle stature politique et sa capacité à parler à tous les Français ? Et comment pourrait-il y remédier ?

Je crois que le problème ne se pose pas comme ça. Je crois qu’aujourd’hui le Français moyen est écœuré du monde politique et ne veut plus en entendre parler. Et je pressens ainsi qu’aux régionales il y aura un taux d’abstention colossal. En conséquence, je pense que l’électorat d’Éric Zemmour, c’est l’ensemble de ces gens qui s’abstiennent, ce qui représente 70 à 80% du corps électoral pour les régionales. Ils vont être intéressés par Éric justement parce qu’il n’est pas issu des partis qui tous unanimement et avec un brio extraordinaire ont trahi les intérêts des Français et les engagements qu’ils avaient pris. C’est ça qui fera la richesse de la campagne d’Éric : il n’est pas issu du sérail politique, il est connu médiatiquement, son discours est limpide et surtout magnifique de spontanéité et de vérité. Là où l’on sent chez les autres des artifices de langage, on sent qu’il est emporté par son cœur.

On sait que vous n’êtes pas spécialement un ami de Marine Le Pen, mais cela implique-t-il de dire qu’elle aurait trahi, notamment sur les questions d’immigration ? Et qu’apporterait Éric Zemmour sur ce type de questions ?

Je tiens à préciser que je n’ai pas de haine contre Marine Le Pen, aucunement. D’une certaine façon, je la plains, parce qu’elle n’est pas à sa place et quand on n’est pas à sa place, forcément on ne travaille pas avec plaisir. Mais soyons clairs : le souci de Marine, c’est d’amener progressivement son électorat jusqu’au prêt-à-penser de l’établissement politique ; à l’inverse, Éric amène toute sa radicalité sur l’ensemble des problèmes fondamentaux.

Je crois que la vocation d’Éric Zemmour est de faire l’union de tous et les Français sont déjà tous unis dans l’abstention

Et au lieu d’être un dilettante de peu de qualité comme toutes les Marine, c’est un professionnel qui travaille ses dossiers, les connaît et apporte ses réponses personnelles qui sont de bon sens. Ce que ne font pas les autres. La différence est là : Éric se régale en travaillant et le fait avec tout son cœur. C’est ça que les gens sentent.

Quels pourraient être les grands axes de sa campagne ?

Il le dit lui-même : le grand problème, c’est l’immigration-invasion. Il faut aimer la France ou la quitter. Si l’on aime la France, les Français et la civilisation européenne, on peut avoir sa place ici. Si l’on n’aime pas ce pays, il faut le quitter, c’est sûr.

Peut-on penser que sa candidature ferait une union des droites, ou serait-ce une division supplémentaire ?

Je crois que la vocation d’Éric Zemmour est de faire l’union de tous et les Français sont déjà tous unis dans l’abstention. En fin de compte, ceux qui votent encore ne le font plus que par habitude ou par amitié fraternelle.

Mais cette campagne se fera-t-elle sous le signe de la droite ?

Non, je ne crois pas que ce soit son souci. Il est vrai que quand on est de droite, on est quelqu’un de bon sens et que le bon sens est capable de réunir beaucoup de monde. Mais, par exemple, dans mon équipe, j’ai toujours eu beaucoup de gens qui venaient du parti socialiste ou du parti communiste et qui une fois qu’ils travaillaient avec moi se sentaient parfaitement à l’aise. C’est cela, notre philosophie.

Lire aussi : Marine Le Pen : « J’en appelle à l’union sacrée » 2/2

Mais si l’on imagine qu’Éric Zemmour se présente, et qu’il gagne, ne va-t-il pas se retrouver dans une situation équivalente à celle de Macron, c’est-à-dire élu sur son nom mais sans disposer de cadres locaux, et que ça produirait à la fin la même chose qu’En Marche ?

Je crois que le problème d’Éric Zemmour, une fois qu’il sera devenu président, ne sera pas de manquer de bras ou de têtes, mais de trier dans l’excès numérique de gens de qualité qui l’auront rejoint.

Concrètement, qui sont ces gens ?

Beaucoup de gens nous rejoignent et prennent des responsabilités mais ce ne sont pas des personnes forcément connues jusque là : des compétences se révèlent et c’est l’espoir de la France, qu’un monde nouveau se lève contre le monde ancien qui a trahi.

Vous voyez, vous parlez comme En Marche…

(rires) Sauf qu’eux étaient réellement le monde ancien, c’est-à-dire l’établissement et la grande finance. Nous, ce que nous cherchons, c’est le peuple.

En parlant de grande finance, Éric Zemmour, s’il se présente, aura lui aussi besoin de soutiens, notamment financiers ?

On verra. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Et le chemin, on le trace jour après jour. L’inquiétude, c’est le désespoir : il faut rendre l’espoir aux Français qui sont désespérés et aujourd’hui pour porter cet espoir, je ne vois qu’Éric Zemmour.

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