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À l’occasion du 50ème anniversaire de mai 68, L’Incorrect s’efforce d’interroger tous les témoins et acteurs de l’évènement, quel que soit le bord auquel ils ont pu appartenir. Aujourd’hui, entretien avec Jean-Marie Le Pen.
Le premier tome de vos Mémoires est sorti en librairie le 1er Mars sous le titre « Jean-Marie Le Pen, fils de la Nation ». Est-ce si important pour vous de préciser « fils de la Nation » ?
« Pupille de la Nation » revêt chez moi une importance toute particulière. Surtout psychologique. Je me sens différent des autres. Je le suis, suite au décès de mon père, mort pour la France, le 23 août 1942. Il meurt lors d’un accident en mer car son bateau a heurté une mine allemande. Rappelons que je suis fils unique et élevé dans les valeurs traditionnelles, et donc la famille compte beaucoup pour moi et j’en suis fier.
Mai 1968 est gravé dans la mémoire collective, une révolution pour certains, une décadence pour d’autres. Qu’en pensez-vous ? Et pouvions-nous y échapper ?
Je vois où vous voulez en venir. Fêter son 50ème anniversaire serait une aberration. Qui voudrait jouir encore de cette décadence qui s’étale aujourd’hui. Cette « explosion libertaire » orchestrée en partie par Daniel Cohn-Bendit a été une révolution de pacotille qui a figé la société dans le conformisme tyrannique du politiquement correct. Avec, bien sûr, la complaisance des autorités de police de l’époque. Libération sexuelle, libération du langage, « Il est interdit d’interdire ». Cette révolte étudiante est bien à l’origine de la perte progressive des valeurs essentielles de notre société. On pouvait y échapper ; Mai 68 n’aurait pas eu lieu si j’avais pu fonder le FN en 1965 en me présentant à l’élection présidentielle cette année-là.
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Pourriez-vous préciser ?
En 1965, je bénéficiais du crédit politique suffisant grâce à mon combat pour l’Algérie française, pour présenter ma propre candidature à l’élection présidentielle, et non pour promouvoir celle de Maître Tixier-Vignancour qui sera finalement le candidat de l’extrême droite. Une certaine discrétion peut-être ou un excès de timidité m’en ont empêché. J’avais 36 ans.
Le Front National n’a pu être fondé qu’en 1972, parce qu’après les élections de 1965, Maître Tixier-Vignancour a préféré recevoir des investitures de M. Lecanuet. C’est finalement le désert politique qui a favorisé et précipité la révolte de mai 68.
Cette « explosion libertaire » orchestrée en partie par Daniel Cohn-Bendit a été une révolution de pacotille qui a figé la Société dans le conformisme tyrannique du politiquement correct.
Et que pensez-vous de la déchristianisation de notre pays, est-ce la faute de l’Église ou bien d’un État de plus en plus laïc ?
Intimement liée à la monarchie française, l’Église a eu un rôle considérable dans l’histoire de France, tant sur le plan religieux que politique, et c’est bien naturellement le catholicisme qui a fondé l’État français, et ce même Etat qui, aujourd’hui, donne la possibilité et même force les français à se détourner de l’Église par le biais de cette fausse laïcité. L’idéal chrétien est le seul idéal valable pour une société humaine. Et on trahit l’idéal de la société spirituelle dès lors qu’on tente d’imposer par la force une propagande contraignante voire abusive.
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Et l’Église n’est pas en reste en s’alliant à cette franc-maçonnerie ; la vie paroissiale n’est malheureusement plus le centre de la vie sociale, décadence morale, absence de catéchisme, liturgie souvent au bon vouloir du curé…Autrefois, la religion catholique encadrait l’homme jusqu’à sa mort. Est-ce le cas actuellement ?
Que pensez-vous de Laurent Wauquiez pour redresser la droite ?
Laurent Wauquiez est un libéral européen ; c’est l’aile « virile » d’un courant libéral indépendant. Plombé par son électorat lui-même passif.
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