C’est l’un des plus grands auteurs de théâtre vivant, qualifié de « Beckett du XXIe siècle » par Le Monde, et il achève un projet romanesque fascinant qui prouve que si Fosse est un nouveau Beckett, alors c’est Beckett + Dieu, car chez lui l’absurde mue en paradoxe mystique. Réunis en trois volumes, l’œuvre septologique de Jon Fosse, dont le dernier volume rassemble les deux derniers livres, est fondée sur un découpage simple : un jour un livre pour dérouler l’entièreté d’une semaine avant Noël dans une petite ville de Norvège. Asle, un peintre renommé et veuf entre dans une crise latente au fil d’actions quotidiennes : voir son voisin paysan avec lequel il doit passer le réveillon, porter ses toiles au galériste de la grande ville voisine, et prendre des nouvelles d’Asle, un autre peintre qui est son homonyme et son double, leurs vies ayant seulement un peu divergé, et ce deuxième Asle se trouvant à l’hôpital dans un état grave après avoir été récupéré ivre mort dans la neige par le premier. Contrairement au second, le premier Asle s’est sauvé de son alcoolisme par le catholicisme, a aimé fidèlement Alse, sa femme au prénom anagrammatique désormais décédée, mais étrangement présente, et s’est montré en général plus timide et contrôlé que l’autre, qui serait une version déraillée de lui-même, mais de presque rien. [...]
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