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La foi sauvera l’art : conversation avec Augustin Frison-Roche, Emmanuel Godo et Sébastien Lapaque

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Publié le

8 décembre 2025

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L’art contemporain s’est dissous en grande partie dans la spéculation mondiale et il bégaie depuis trente ans dans un genre d’ironie nihiliste essoufflée. Une grosse partie de la création actuelle est recyclée dans le divertissement de masse quand elle n’est pas enrégimentée dans une propagande niaise, à moins encore qu’elle dérape dans des provocations homologuées par la bourgeoisie depuis presque un siècle. À côté de ce panorama déprimant, pourtant, un espoir : que ce qui a fait germer l’art européen dans des possibilités inouïes, le christianisme, vienne aujourd’hui ranimer son cadavre. Pour étudier cette hypothèse parfaitement adaptée au temps de l’Avent, nous avons convié trois personnalités aux aperçus complémentaires : le jeune peintre Augustin Frison-Roche, dont la forme néo-figurative, mystique et moderne, conquiert un public toujours plus large ; le poète et essayiste Emmanuel Godo,qui a si bien éclairé la dimension spirituelle de Dante et Barrès ; le romancier, critique et érudit volcanique Sébastien Lapaque, qui, fidèle au souffle d’un Bernanos, ne cesse de rappeler aux écrivains et aux croyants l’exigence de l’Esprit. Une méditation à trois en vue d’une renaissance commune.
© Benjamin de Diesbach

Êtes-vous d’accord pour dire qu’au départ de tout geste artistique, il y a un sentiment religieux ?

Augustin Frison-Roche : Quand on se penche vraiment sur l’histoire de l’art, on voit qu’effectivement tout est religieux. On commence avec des tombes, des temples et le constat qu’on fait, c’est vraiment que l’art naît de la religion, naît du besoin de formaliser un rite. L’art réside dans cette dimension double, à la fois transcendante et pratique, de recréer un monde conformément à une vision. Car il n’y a pas de sociétés traditionnelles sans Dieu, sans spiritualité. Toutes les sociétés traditionnelles partent de ce constat : il y a un réel visible et un réel invisible. Et si on veut représenter le monde tel qu’il est vraiment, il faut représenter le réel visible et le réel invisible. L’art permet cette double représentation. Aujourd’hui dans un monde de plus en plus matérialiste, l’art garde quelque chose de cela. L’artiste ne peut pas s’empêcher finalement de recréer un monde conforme à son désir. […]

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