Étonnamment décevante. Alors qu’au lendemain de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon était parvenu à se positionner comme le leader de l’opposition à Emmanuel Macron, il s’avère qu’aujourd’hui, ce n’est pas son nom, mais celui de Marine Le Pen qui circule en tant qu’ennemi n°1 de Macron.
La Nupes, ça n’était pas n’importe quelle affaire. À la surprise de tous, Jean-Luc Mélenchon était parvenu à placer sous sa bannière la grande majorité des sensibilités de gauche avec une politique : signez, et vous aurez des sièges. Son sbire Manuel Bompard, propulsé pour l’occasion négociateur de LFI, avait en deux semaines réussi à créer un mouvement d’ampleur. Europe Écologie Les Verts accepte dans la foulée la proposition : un effet « boule de neige » pousse alors le PCF et le PS à se rejoindre pour la première fois depuis 20 ans dans cette « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale ». Tout y est, sauf quelques radicaux comme Lutte Ouvrière et le NPA qui refusent d’être associés aux sensibilités les plus molles de la gauche. Ah, eux, et quelques membres de la gauche prétendument « républicaine » qui refusent d’associer le PS à l’indigénisme des Insoumis. Stéphane Le Foll, Bernard Cazeneuve et Carole Delga : les vieux de la vieille, les « éléphants du Parti socialiste » restent indépendants. Ce n’est pas tant qu’ils n’y croient pas, mais qu’il leur reste un fond de convictions laïques, donc incompatibles avec LFI. Le théorème du centre se vérifiera à nouveau : on ne conquiert pas le pouvoir sans lui. Le travail mené demeure cependant impressionnant : trois mois avant, personne n’osait même y songer.
De la Terreur rouge à l’immense regret
Alors là, tout le monde panique du centre à droite. La gauche unie prétend à la majorité absolue à l’Assemblée nationale, Mélenchon multiplie les bravades : il propose même à Élisabeth Borne de la rencontrer avant de la remplacer à Matignon ! Si la gauche rit, il n’en est pas de même du centre et de la droite qui s’inquiètent sérieusement de la possibilité d’une percée du troisième homme de la présidentielle. On met une cible sur sa tête, il devient la première menace. [...]
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