Pour cette session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui s’est achevée le 5 août, les élus du Rassemblement national ont fait plus qu’exister : ils ont démontré qu’ils pouvaient peser sur la législature. Faisons remarquer en préambule que, ne disposant pas d’un groupe au cours de la précédente législature, le RN n’a eu que quelques jours, avec encore peu d’assistants parlementaires, pour parvenir à une émulsion réussie entre ses figures sortantes et les nouveaux élus. Sous la houlette du secrétaire général du groupe Renaud Labaye, fidèle collaborateur de Marine Le Pen, l’amalgame a bien fonctionné, la symbiose entre les différentes sensibilités sous la houlette de la « patronne » étant symbolisée par l’alignement dans l’hémicycle de Marine Le Pen (siège 43), du déjà vieux routier Sébastien Chenu (44) et de la médiatique nouvelle élue du Var Laure Lavalette (45).
C’est à un député RN qu’est revenu le privilège, en tant que doyen d’âge, d’inaugurer la nouvelle législature, à savoir José Gonzalez, 79 ans, pied-noir né à Oran. Le député de la 10e circonscription des Bouches- du-Rhône – celle qui, en 1993, avait élu un certain Bernard Tapie, celui-là même qui avait traité les électeurs de Jean-Marie Le Pen de « salauds » – a tenu à saluer deux de ses prédécesseurs dans cet exercice, l’industriel gaulliste Marcel Dassault (1892-1986) et Édouard Frédéric-Dupont (1902-1995), figure historique du Centre national des indépendants et paysans (CNIP). Très ému, il a rendu hommage à sa terre natale depuis la tribune de l’Assemblée : « J’ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d’amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie ». Les applaudissements ont été nourris bien au-delà des bancs du RN. […]
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