Dimanche dernier, deux tiers des Français ne sont pas allés voter. À l’exception notable des Corses, qui disposent d’un statut particulier, avec une collectivité territoriale unique qu’ils ont obtenue de haute lutte et dont ils connaissent les pouvoirs. On pose ça là et laisse la classe politique française y réfléchir.
Partout ailleurs, sur le continent, l’abstention a été la plus élevée de tous les scrutins de la Ve République, exception faite du référendum de septembre 2000 sur la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, qui avait mobilisé à peine plus de 30 % des électeurs inscrits, alors que la plus grande part de nos maux institutionnels actuels découlent de cette réforme et de celle qui avait suivi : l’inversion du calendrier électoral.
Même le référendum de 1988 sur le statut de la Nouvelle-Calédonie, déjà marqué par un taux d’abstention « exceptionnellement élevé », avait suscité une participation supérieure. Pas de beaucoup, certes, mais supérieure aux élections régionales de 2021, alors qu’il n’est pas certain que les près de 37% de votants de l’époque auraient été capables de situer la Nouvelle-Calédonie sur un planisphère.
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Sur le plan électoral, la conséquence de cette abstention record est que les pronostics ont été déjoués. Particulièrement ceux annonçant une formidable poussée du Rassemblement national, sortant en tête dans la quasi-totalité des régions, progressant fortement dans les autres et en position d’en conquérir plusieurs. Au final, tous les espoirs reposent sur Thierry Mariani, qui n’est pas membre du Rassemblement national, et, exemple le plus significatif, les 40,64 % des suffrages obtenus par Marine Le Pen dans les Hauts-de-France en 2015 ont été ramenés à 24,37 % sous la direction de Sébastien Chenu, soit une chute de près de 40 % ! [...]
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