C’est une polémique dont se serait bien passée Charlize Theron. Dans un podcast réalisé par SmartLess et mis en ligne mi-novembre, l’actrice sud-africaine de 47 ans a déclaré que sa langue maternelle, l’afrikaans, était « mourante et inutile », tout en ironisant sur le fait qu’elle n’était parlée que par « environ 44 personnes ». Bien qu’elle ait rappelé avoir grandi dans la ville de Benoni, située dans le Gauteng (anciennement Transvaal), non sans nostalgie, Charlize Theron a reconnu qu’elle ne maîtrisait l’anglais que depuis son arrivée aux États-Unis en 1994. Date à laquelle Nelson Mandela a été élu président de la République sud-africaine, peu de temps après les premières élections multiraciales organisées dans ce pays marqué par des décennies d’apartheid.
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Ces commentaires ne sont pas passés inaperçus en Afrique du Sud et ont provoqué une vaste polémique, à l’heure où cette langue est toujours considérée comme un héritage du régime de ségrégation raciale par une partie des Sud-africains noirs. Mélange de néerlandais (majoritaire), d’allemand, de français, d’idiomes ethniques locaux et même de malais, l’afrikaans a fait son apparition sur la partie australe du continent africain avec l’arrivée massive d’Européens au XVIIè siècle, avant de devenir une langue d’identité nationale et d’opposition au colonialisme britannique pour les Afrikaners. Pour les Africains, elle n’a été que synonyme d’oppression, imposée dès 1925 au mépris de leurs propres langues. En 1976, manifestant contre cet enseignement obligatoire, le massacre de Soweto a d’ailleurs soudainement mis un coup de projecteur sur cette langue, encore utilisée quotidiennement par plus de 15 millions de personnes, principalement dans les anciennes provinces historiques du Cap, de l’État d’Orange Libre ou du Transvaal. [...]
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