L’Arménie seule face au rêve ottoman
Tandis que le monde, ou du moins le monde occidental, a les yeux rivés sur le nouvel épisode de l’interminable lutte entre Israéliens et Palestiniens, un autre conflit se déroule à bas bruit dans le Caucase. Le Haut- Karabagh est un petit territoire montagneux que se disputent depuis près de trente ans deux anciens pays de l’Union soviétique : l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Le Nagorny Karabakh – ainsi qu’il est nommé en russe, nagorny signifiant « haut » – est majoritairement peuplé d’Arméniens mais situé sur le territoire azerbaïdjanais. La politique d’ouverture (Glasnost) de Mikhaïl Gorbatchev avait amené les dirigeants du Soviet régional du Karabagh à voter l’unification de la région avec l’Arménie en 1988. Depuis la disparition de l’Union soviétique, le Haut-Karabagh revendique son indépendance ou son rattachement à l’Arménie. Le 2 septembre 1991, sa déclaration d’indépendance, qui n’est reconnue par aucun État membre de l’ONU, a mené à une guerre causant la mort de plus 30 000 personnes et jetant au moins 400 000 réfugiés sur les routes.
La région se trouve au cœur de la rivalité croissante entre puissances régionales. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan soutient indéfectiblement l’Azerbaïdjan, tandis que la Russie, qui avait déjà organisé les pourparlers et la signature d’un cessez-le-feu le 16 mai 1994, entend se poser plus pragmatiquement en arbitre régional, d’autant qu’elle fournit en armes aussi bien l’Azerbaïdjan que l’Arménie. [...]
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