Il y aurait beaucoup à dire sur cette encyclique-fleuve qui décline les thèmes et théorèmes de la fraternité selon François. Le style d’abord. Disons-le tout de suite, c’est de la théologie « basse-intensité », « si peu tournée vers le Ciel qu’on peine parfois à la distinguer de la simple sociologie », comme le dit Laurent Dandrieu dans Valeurs actuelles. Le style, presque parlé, est celui d’un curé-monde, fidèle en cela au style adopté dès son élection, et l’on n’en finit pas de considérer la chute théologique vertigineuse des textes pontificaux à laquelle on a assisté depuis l’avènement de François. Sur un thème aussi crucial, la fraternité sociale, traduisez la politique – on aurait attendu une parole forte, verticale, lumineuse, transcendante. La déception est à la mesure de l’enjeu, raté.
S’appropriant indûment le « poverello » d’Assise et la fraternité franciscaine, le pape joue sur les mots, sur les concepts, et parachève la révolution théologique bergoglienne. Marcello Veneziani, journaliste et écrivain italien, l’explique ainsi : « C’est le reflet divin que François d’Assise, mystique et amoureux de Dieu, aime dans l’homme et dans tout ce qui est créé, sa fraternité est une fraternité dans le Père. Bergoglio au contraire parcourt un chemin inverse, parti du Christ, il arrive à la religion de l’humanité. Bergoglio supprime la figure du Père, convertit entièrement à l’histoire et à l’humanité la figure du Fils et dédie l’Église à la fraternité universelle. (…) L’expérience de la vie mais aussi de l’histoire démontre que toute fraternité privée de Père dégénère en fratricide ». La fraternité du pape François est celle de la triade révolutionnaire Liberté-Égalité-Fraternité, anti-catholique s’il en fut, et dont il se réclame explicitement. [...]
Vous souhaitez lire la suite ?
Débloquez tous les articles de l’Incorrect immédiatement !