À quelques jours de la date limite d’envoi des parrainages pour l’élection présidentielle française, fixée au vendredi 4 mars, il était encore impossible de savoir si deux des principaux candidats à la magistrature suprême, Marine Le Pen et Éric Zemmour, seraient en mesure d’obtenir le précieux sésame. Celui-ci était pourtant conçu à l’origine, en 1958, par le général de Gaulle et ses équipes comme un simple moyen d’échapper aux candidatures fantaisistes (et pas aux petits candidats dont Marcel Barbu devient l’archétype en 1965).
Christophe Boutin et Frédéric Rouvillois, professeurs de droit public et membres de la Fondation du Pont-Neuf, viennent de publier l’étude la plus complète jamais parue sur le sujet. L’évolution de la question est connue dans ses grandes lignes : de cinquante parrainages d’élus en 1958 dans le cadre d’un scrutin réservé aux grands électeurs, on passe à cent à l’occasion du référendum de 1962 permettant l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Une loi organique, inspirée par les idées libérales de Valéry Giscard d’Estaing, instaure en 1976 l’essentiel du dispositif pré-électoral actuel : cinq cents parrainages d’élus issus d’au moins trente départements, les noms étant désormais rendus publics (la publicité intégrale ne devenant gravée dans le marbre que depuis 2016). [...]
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