Je contemplais l’autre jour une carte de France des plus belles couleurs d’automne, incomplète mais aimable. On pouvait rêver aux aiguilles jaunes des mélèzes du Mercantour ou au bel orange des châtaigniers pyrénéens. Mon automne s’annonçait feuillu et déjà je songeais à des bouquets sans fleurs et à des feuilles égarées dans les livres, petites banquises du souvenir dérivant dans le futur où surgiraient alors de lointains automnes.
Mais voilà que BFM me révèle l’atroce vérité : les arbres perdent leurs feuilles et c’est un « véritable danger » pour les cyclistes, ces gens vertueux qui se dévouent sans compter pour sauver la planète. Comme « véritable danger » risquait de ne pas être bien compris, le journaliste enfonçait le clou : « Les feuilles mortes sont un calvaire pour les cyclistes en Ile-de-France ». Un calvaire, rien de moins. Ces malheureux vivent un chemin de croix quotidien dès octobre. J’avais déjà lu il y a quelques années un prospectus de la SNCF qui expliquait que les feuilles mortes accumulées entravaient la circulation des trains plus sûrement qu’une grève de cheminots, une absence de conducteurs ou la décision de fermer des lignes. [...]
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