Directeur général de SOS Chrétiens d'Orient, Benjamin Blanchard revient du Liban où une antenne de l'association est implantée. L'occasion d'observer un mouvement de protestation inédit dont les risques de récupération par des puissances étrangères inquiètent, dans un pays malheureusement habitué à une ingérence étrangère.
Vous revenez du Liban, qu'elle est la situation des manifestants à l'heure actuelle ?
Je suis en effet revenu du Liban il y a quelques jours. Les rues sont inondées de manifestants, toutes confessions confondues et un sentiment d’exaspération général vis-à-vis de toute la classe politique se dégage de l’ensemble des participants. De Tyr, dans le sud du pays, jusqu’à Tripoli, au nord, la volonté est la même : En finir avec cette caste dirigeante, vieillissante et corrompue aux yeux des Libanais.
J’ai cependant été très étonné de voir toute la nourriture, les matériels de sonorisation, les installations et tous les moyens qui ont très vite mis en place. Et je n’étais pas le seul. Plusieurs de mes amis libanais qui sont descendus dans les rues depuis le début des manifestations se font le même constat : Qui fournit autant de moyens pour soutenir ce soulèvement populaire ? Certains s’inquiètent légitimement. Tenterait-on de récupérer ce mouvement ?
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