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Libertés publiques : les victimes oubliées du Covid 19

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Publié le

7 mai 2020

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Peu à peu, l’État, pour masquer son incurie, grignote nos libertés au nom de la lutte contre le virus. Attention au déconfinement, qui pourrait bien révéler une dictature larvée.

 

On a déjà beaucoup écrit sur la pandémie actuelle mais les chiffres sont suffisamment éloquents : la létalité du Covid 19, bien que significative, est sans aucune commune mesure avec celle de la grippe espagnole, de la fièvre asiatique des années cinquante ou de la grippe de Hong-Kong de 1968. L’INSEE, aura recensé en France, au mois de mars 2020, 57 441 décès contre 52 011 au mois de mars 2019 et 58 641 au mois de mars 2018, année au cours de laquelle le virus de la grippe saisonnière a été particulièrement virulent et meurtrier.

 

Il reste que les mesures de confinement, imposées par les gouvernements européens à leurs populations, font peser des risques majeurs sur les libertés publiques. Ces risques doivent être mis en lumière, d’autant plus que les prétendus défenseurs des libertés publiques sont plus que taiseux sur le sujet : les inquiétudes formulées par le barreau de Paris sur les libertés publiques concernent principalement ceux qui sont déjà privés de leur liberté pour des motifs prévus par la loi : détenus ou immigrés en situation irrégulière retenus dans les centres de rétention administrative. Manifestement les autres n’intéressent pas les défenseurs des droits.

L’origine de cette pandémie soulève de nombreuses interrogations. Imposé en Chine par une dictature communiste intrinsèquement liberticide, le confinement a été introduit en Europe par l’Italie, désemparée face à la propagation de la maladie. La proximité de plusieurs gouvernements italiens récents avec le régime totalitaire chinois, l’Italie étant le cheval de Troie des nouvelles routes de la soie organisées par Pékin qui lui a apporté une aide substantielle dans la lutte contre le virus, n’est sans doute pas un hasard.

Ces risques doivent être mis en lumière, d’autant plus que les prétendus défenseurs des libertés publiques sont plus que taiseux sur le sujet.

Divers commentateurs ont d’ailleurs souligné l’instrumentalisation idéologique de cette aide par laquelle le régime chinois tente de montrer la supériorité d’un système autoritaire pour gérer une crise sanitaire. Résultat : l’exécutif français a suivi l’exemple italien et les médias officiels n’auront eu de cesse de moquer le concept d’immunité collective auxquels ils reviennent pourtant depuis quelques jours dès lors qu’elle s’imposera d’elle-même lors du déconfinement : on n’empêche pas un virus de circuler, c’est une évidence mais des mesures appropriées et surtout rapides, comme celles mises en œuvre à Taïwan dès le mois de décembre 2019, peuvent en limiter les effets. Le confinement a déjà commencé à ravager l’économie et les finances publiques. Mais c’est aux libertés publiques qu’on s’intéresse ici.

Premier effet : l’assignation à résidence qui est la dénomination juridique du confinement. Vécue de manière différente par les Français, selon, notamment, leur situation géographique, cette mesure qui réduit la liberté d’aller et venir à presque rien aura eu valeur de test et les résultats sont éloquents : pour limiter la propagation d’un virus dont le taux de létalité est insignifiant par rapport à celui d’Ebola ou de la peste, l’acceptation sociale du confinement est massive si l’on rapporte les 762 106 verbalisations à la population totale. Certes, la mesure a très certainement réduit la circulation du virus mais elle a surtout habitué les gens à demeurer assignés à résidence. L’habitude ayant été contractée dans le cadre d’un risque limité, le traditionnel et redoutable effet de cliquet, joint à cette première expérimentation globalement réussie, fera office de justification redoutable pour légitimer les futures restrictions de même nature qui seront imposées pour faire face à de nouveaux risques, théoriques ou avérés. Cumulée avec la surveillance par le biais du téléphone portable, qui jouera ainsi le rôle du bracelet électronique, l’assignation à résidence est donc passée dans les mœurs.

Deuxième effet, l’atteinte à la liberté du culte aura été profondément différente selon les religions. Ni l’islam ni le judaïsme n’imposent la réunion des fidèles pour la célébration d’un culte. Aussi bien, les cultes israélites et islamiques ne souffrent-ils pas, en eux-mêmes, de la fermeture des synagogues et des mosquées.

Cumulée avec la surveillance par le biais du téléphone portable, qui jouera ainsi le rôle du bracelet électronique, l’assignation à résidence est donc passée dans les mœurs.

Seule la messe, qui n’est pas pour autant l’assemblée des fidèles, constitue un acte sacramentel d’une nature ontologiquement différente d’une réunion de personnes venues prier et entendre un discours et des textes religieux. L’atteinte au culte catholique est donc d’une portée beaucoup importante car l’assignation à résidence prive les fidèles de la possibilité de se confesser et de communier, deux sacrements indispensables à la vie spirituelle chrétienne et au salut. À cela se rajoute l’interdiction faite aux prêtres de porter les derniers sacrements aux malades, que ce soit dans les hôpitaux ou les maisons de retraite, condamnant ainsi les fidèles à mourir sans les secours de la religion. Privations temporaires et donc sans gravité, objectera-t-on. Rien n’est moins sûr car les futures interdictions de rassemblement et les mesures délirantes de protection qu’on nous promet à l’issue du confinement continueront de heurter de plein fouet le droit des catholiques de se réunir, alors que rappelons-le, ils sont chez eux en France, terre des cathédrales. La vigilance est donc de mise : aucune atteinte à la liberté du culte ne devra être tolérée sous peine qu’elle ne devienne, elle aussi, une habitude.

Troisième effet : les restrictions à la liberté d’aller et venir et à la liberté de rassemblement à l’issue du confinement. Les mesures à venir qui sont envisagées au nom de la lutte contre la propagation du virus devraient jeter un peuple libre dans la rue. Le port obligatoire du masque, qui s’oppose directement à l’interdiction légale de la dissimulation du visage dans les espaces publics, deviendrait-il la norme ? Jusqu’à quand ? La prétendue protection des personnes âgées conduira-t-elle à les isoler encore plus qu’elles ne le sont d’ordinaire, voire, pourquoi pas, à les rassembler dans des lieux sécurisés pour les mettre à l’abri de leurs familles afin de les protéger de la contagion ?

Les mesures à venir qui sont envisagées au nom de la lutte contre la propagation du virus devraient jeter un peuple libre dans la rue.

La seule évocation du maintien en confinement des personnes âgées, préconisée par le système médical et qui semble aujourd’hui écartée, est lourde de significations. Il est plus que temps de porter un coup d’arrêt à la dictature hygiéniste que tente d’imposer une bureaucratie médicale, terrifiée par ce face-à-face imprévu avec la mort.

 

Lire aussi : Monseigneur Ginoux : « Les catholiques ne doivent pas permettre au gouvernement de devenir maître de leurs consciences! »

 

Cette bureaucratie médicale pratique déjà l’euthanasie et décide de qui doit vivre et mourir, l’élimination de Vincent Lambert est là pour le rappeler. La panique qui a saisi cette bureaucratie, laquelle s’est investie depuis des années de la mission de gérer elle-même la mort aux deux extrémités de l’existence humaine, s’explique par le fait qu’elle a été confrontée brutalement à un risque de mort, sans disposer, en outre, des moyens pour y faire face. La charge menée contre l’atypique professeur Raoult met en lumière ce qu’on veut dissimuler à tout prix, à savoir que la médecine n’est pas une science mais un art et comme tel, essentiellement empirique. On guérit aujourd’hui des patients par des traitements ou des procédés exceptionnels qui ne peuvent que susciter l’admiration. Simultanément, une part de l’activité médicale constitue un concentré de charlatanisme chimiquement pur, dû essentiellement à ce que la médecine moderne ne peut pas admettre le fait qu’elle ne peut pas tout guérir.

Une part de l’activité médicale constitue un concentré de charlatanisme chimiquement pur, dû essentiellement à ce que la médecine moderne ne peut pas admettre le fait qu’elle ne peut pas tout guérir.

Chacun a en tête des connaissances sauvées par cette médecine moderne et d’autres, transformées en armoires à pharmacie ambulantes, écartelées entre les avis contraires d’éminents spécialistes parce que la bureaucratie médicale, emportée par l’hubris de l’imposture scientifique, ne peut reconnaître qu’elle ne « sait » pas tout et qu’elle ne peut, parfois, rien. La polémique autour de la chloroquine est ainsi caractéristique d’un système bureaucratique entremêlé avec des intérêts financiers colossaux : l’effet manifestement très positif du traitement doit impérativement s’effacer derrière le respect des procédures. Sa propre survie est devenue le principal objectif de cette bureaucratie. Alors disons-le tout net : nous ne nous laisserons pas gouverner par la dictature scientiste hygiéniste moderne.

Le quatrième effet envisageable réside dans l’atteinte à certains droits. Le gouvernement français signe des chèques en blanc, contracte des dettes qu’il ne pourra honorer et joue avec des milliards dont il ne possède pas le premier euro. Toutes les mesures budgétaires ont été présentées comme si l’État disposait de réserves, ce qui n’est évidemment pas le cas. Autant dire qu’il va bien falloir rembourser les milliards que le gouvernement dégaine aussi facilement que s’il les détenait et qui vont porter, en 2020, la dépense publique à près de 61 % du produit intérieur brut. Pas d’augmentation d’impôts nous ont dit les ministres avec l’extraordinaire assurance des politiciens. S’ils entendent par là que les inéluctables augmentations d’impôts à venir ne suffiront pas à couvrir ces dépenses supplémentaires ainsi que le service de la dette qui en découlera, on peut les croire. Les ardents défenseurs de la retenue à la source mesureront alors, mais trop tard, tout l’intérêt que représente, pour l’État, le fait de prélever directement l’impôt sur les salaires ou sur les comptes bancaires des contribuables pour la mise en oeuvre, on peut l’imaginer, d’une « contribution exceptionnelle Covid-19 ». Cette augmentation inéluctable de la pression fiscale pourrait bien s’accompagner de la modification de certains cadres juridiques qui réduiront de manière significative des droits qui participent directement des libertés publiques. On pense ici au droit de propriété que l’imposition des loyers latents menace depuis longtemps ou à la dissociation de la propriété du sol et du bâtiment, votée par l’Assemblée nationale le 28 novembre dernier dans le cadre d’une proposition de loi aujourd’hui en discussion au Sénat.

Dernier effet qu’on envisagera ici : les transferts de souveraineté. La classe politique aura eu la peur de sa vie. Extirpée du confort habituel du jeu politicien qui fait son quotidien, l’exécutif a été confronté à l’obligation de prendre des décisions touchant à la sauvegarde de la nation : la classe politique n’est pas équipée mentalement et intellectuellement pour prendre ce genre de décisions. Réprimer des manifestations, suivre une coalition internationale pour bombarder un pays arabe, envoyer des militaires lutter contre le terrorisme au Sahel : toutes choses à la portée des politiciens qui laissent le soin au système de prendre les décisions, tout en gardant les yeux rivés sur les sondages quotidiens. Le recours au confinement, qui n’est rien d’autre qu’un suivisme, en est la traduction la plus concrète. Tout autre chose est de faire de véritables choix en fonction de leurs seules conséquences sur le pays et sans se préoccuper de la censure des médias ni de la dictature des sondages. C’est le lot des hommes d’État, espèce rare qui ne compte, en France, aucun représentant connu. Par conséquent, la démocratie parlementaire risque de prendre du plomb dans l’aile, dès lors qu’il y a fort à parier que les exécutifs, bien décidés à ne plus se laisser piéger par une nouvelle crise, seront plus que tentés de transférer une part du pouvoir de décision que leur confèrent les constitutions nationales à des structures bureaucratiques internationales. L’argument technique s’imposera, en outre, de lui-même : à problème mondial, solutions mondiales.

On pourrait allonger la liste mais ce qui semble dorénavant certain, c’est que face à un remède qui va s’avérer infiniment plus ravageur pour la société que le mal qu’il est censé combattre, les libertés publiques font figure de victimes oubliées. Un rude combat s’annonce.

 

Arnaud Le Gall

 

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