Dans une société où les hommes sont enjoints à se « déconstruire », est-il plus difficile d’être père ?
Ce que je constate d’abord, c’est que dans les familles où le père s’est investi, ses fils sauront à leur tour s’investir dans leur paternité. Dans les familles où le père ne s’est pas investi, les fils ne savent pas s’investir. Là-dessus, il est clair que le mouvement féministe, dans la mesure où il complexifie les hommes, leur donne des complexes sur ce qu’ils sont, les met davantage en retrait. Par peur de s’affirmer tels qu’ils sont, beaucoup d’hommes n’osent plus s’investir dans leur paternité. On peut dire que c’est un effet secondaire du féminisme.
Le fait que le père n’ait pas voix au chapitre en cas d’avortement (même tardif) a-t-il une incidence sur son investissement dans sa paternité ?
Tout à fait. Dès la conception, le père est discrédité dans sa paternité. S’il a été discrédité une fois, il le sera définitivement. Cela peut créer de vrais problèmes psychologiques chez le père, pour moi c’est une évidence. Même si en consultation je suis plutôt confronté au cas inverse, c’est-à-dire que c’est le père qui décide de l’avortement et qui de facto l’inflige à sa compagne.
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