De mauvais élève incapable de lire, fils de prolo inscrit au lycée professionnel, versant parfois dans la petite délinquance et devant raccompagner jusqu’à son lit son père alcoolique, Philippe Vilain est devenu en moins d’une décennie doctorant et écrivain publié par Gallimard. Mauvais élève est l’histoire de cette métamorphose qui s’accomplira également par une relation amoureuse déterminante avec Annie Ernaux, quoique fondée « sur un rapport de domination » note Vilain, vu que le futur prix Nobel est déjà un écrivain célèbre et a trente ans de plus que lui. C’est évidemment cocasse, quoique prévisible, de découvrir la passionaria vengeresse du prolétariat et soutien d’Arlette Laguiller dans la sphère publique, en dominante intime baignant dans le luxe et les mondanités en privé. Mais le récit n’est pas un règlement de comptes tardif entre bourdieusiens, ou pas que, il se veut surtout une généalogie scrupuleuse de cette «trajectoire improbable» en termes sociologiques dont le résultat laisse bien dubitatif. [...]
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