À la fin du XXe siècle, les révolutions qu’entraînait la technique allaient plutôt dans le sens du perfectionnement. Les moteurs des voitures multipliaient les chevaux, les compacts-discs amélioraient la pureté du son, les avions de tourisme pouvaient se faire supersoniques, l’interlocuteur au téléphone se faisait plus proche. Mais voilà que depuis le tournant du millénaire, les évolutions technologiques ont pris un tour démocratique. Les voitures n’ont pas accéléré davantage, mais n’importe qui a pu s’offrir un chauffeur privé. La musique a été diffusée par flux infinis mais avec un son étriqué. Le moindre étudiant fauché a pu se faire aéroporter pour vomir à Barcelone, mais dans des appareils moins confortables que ceux qui autrefois sillonnaient le ciel. Et si tout le monde devint joignable à chaque instant, ce fut sur des lignes parasitées qui rendaient même notre voisin fantomatique. La massification de l’accès, la médiocrité du résultat, voilà l’équation qu’articula la dernière vague de progrès technique.
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