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Mila et l’Islamgram

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Publié le

22 janvier 2020

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L’affaire Mila, du nom de cette jeune femme homosexuelle de 16 ans harcelée après avoir diffusé une courte vidéo dans laquelle elle attaquait crûment la religion musulmane, est révélatrice des nombreuses et terribles fractures qui traversent la société française contemporaine. À l’ère de l’internet mondialisé, il est paradoxalement devenu totalement impossible de « vivre ensemble », voire même simplement côte à côte.

 

“Je déteste la religion, (…) le Coran il n’y a que de la haine là-dedans, l’islam c’est de la merde, c’est ce que je pense. Je ne suis pas raciste, pas du tout. On ne peut pas être raciste envers une religion. J’ai dit ce que j’en pensais, vous n’allez pas me le faire regretter. Il y a encore des gens qui vont s’exciter, j’en ai clairement rien à foutre, je dis ce que je veux, ce que je pense. Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir », a dit face caméra l’adolescente aux courts cheveux blonds platines.

Maladroit, c’est probable. Grossier, très sûrement. Mais il n’y avait là ni appel à la violence, ni menaces physiques. Pas même de quoi pousser des hordes de LGBT à aller bombarder de peintures des mosquées. Après tout, une grande partie de ces derniers manifestait bien avec des musulmans lors de la « marche contre l’islamophobie » qui se tenait récemment à Paris. Dernièrement, ces mêmes activistes LGBT s’en prenaient d’ailleurs à un car de très pacifistes pèlerins normands qu’ils avaient confondu avec un bus transportant des opposants au projet de loi bioéthique… Du reste, la jeune Mila répondait ici, avec la virulence et l’engagement propre à son âge, à un abonné de son compte Instagram qui l’avait draguée avant de l’insulter et de l’accuser de racisme. Des « sale française », « sale pute » et « sale gouine » qui l’ont probablement motivée à répondre.

 

Lire aussi : Des LGBT attaquent un car de pèlerins 

 

Les réactions qui ont fait suite à la diffusion de la vidéo de Mila ne se sont évidemment pas fait attendre. Elles n’ont pas plus surpris par leur virulence que par leur ampleur. En quelques heures, ce sont des milliers de tweets relayés parfois plusieurs dizaines de milliers de fois qui ont fleuri, certains appelant ouvertement à une « vengeance » physique contre la blasphématrice, traitée de tous les noms et vilipendée pour la nature de son orientation sexuelle. D’autres tweets, sur un motif plus directement religieux, souhaitaient à Mila de « brûler en enfer » pour avoir insulté le seul et unique Dieu de l’islam. Quelques-uns, plus sages, jugeaient que « seul Dieu pourrait la juger », selon une expression revenue en vogue par la grâce du rappeur Tupac Shakur.

On ne peut que s’étonner que certains s’en soient étonnés – ou aient fait mine de s’en étonner -, tant il est acquis que la jeunesse musulmane vivant en France a connu un retour du refoulé identitaire de grande ampleur ces dernières années tout en se montrant capable de se mobiliser massivement et de sortir de la neutralité qui caractérisait ses aînés immigrés de plus ou moins fraîche date ; lesquels préféraient souvent faire profil bas et vivre à l’écart de la société, ou, pour quelques-uns, adopter un mode de vie occidentalisé.  

Les jeunes musulmans en France, qu’ils soient pratiquants ou non, ont tous une forte conscience communautaire et le goût des racines profondes retrouvées.

Les jeunes musulmans en France, qu’ils soient pratiquants ou non, ont tous une forte conscience communautaire et le goût des racines profondes retrouvées, comme nous l’expliquait fort justement dans ces colonnes l’activiste musulman Elias d’Imzalène. Ils ont pour ça été bien éduqués dans le giron du gauchisme diversitaire militant, qui fait de l’immigré « racisé » un éternel damné de la terre victime de l’oppression systémique du « blanc ». Il y a toutefois un hic : la grande cohorte des opprimés n’est unie qu’en théorie. Autre hic : est-il possible de ne jamais blesser qui que ce soit dans une société multiculturelle ? Non, puisqu’il n’y a plus de valeurs communes partagées par une large majorité.

Démonstration par l’absurde a été faite que critiquer l’islam peut désormais valoir la mort en France. Mila n’a pas pu se rendre à son lycée, menacée qu’elle est : « La putain t’es mort inchalla tu meurt salle pute que tes. Sale chienasse cas. La putain t’es mort on vas te retrouver tu vas mourir. Ta mère la pute ses bon salope », réagissait un dénommé milanjudo3. Un autre internaute, appelé Mister Toz, affirmait de son côté avoir été un parmi d’autres à attendre Mila à la sortie des cours. Notons que ces mêmes personnes sont les premières à s’asseoir sur la France, à menacer les Français, à mépriser notre culture, quand ils ne veulent pas carrément sa destruction !

Le deuxième volet de l’affaire est la dangerosité des réseaux sociaux et la nature profondément émotive de la société contemporaine. Combien de jeunes se mettent-ils en danger en se filmant pour un oui ou pour un non face caméra en adoptant volontiers des postures provocatrices destinées à alimenter un « buzz » ou à se faire remarquer ?

Le deuxième volet de l’affaire est la dangerosité des réseaux sociaux et la nature profondément émotive de la société contemporaine.

Combien sont-ils à mesurer que plus rien ne se perd à l’heure des archives numériques et qu’on pourra leur reprocher dans 30 ans les propos qu’ils auraient tenus à un très jeune âge ? Cette quête permanente d’attention accélère la perte de civilité. De même, l’absence de nuance est renforcée par l’instantanéité des échanges. On ne dialogue plus : on assène des opinions et on menace. Hystérie collective et exhibition narcissique sont les mamelles auxquelles s’abreuvent les millenials et leurs successeurs qui attendent leur tour.

 

Lire aussi : Elias d’Imzalène : « J’en appelle à l’élaboration d’une théologie de la résistance au pouvoir du pays »

 

Face à eux, d’autres millenials tout aussi égoïstes et cultivant leurs propres particularismes. Ils sont différents par leurs origines mais présentent des traits de caractère similaires. Ils symbolisent la rencontre de l’archaïque, de l’irrationnel primitif et de la société connectée, hypersensible et larmoyante qu’est la nôtre. Sous le coup d’une vexation, ils peuvent décider par milliers d’aller se faire justice eux-mêmes pour un « blasphème », contre leur religion qui leur serait presque un accessoire de mode identitaire qu’on exhiberait comme une vulgaire paire de baskets. Ce sont les sous-produits de la globalisation et de l’accélération des changements démographiques et culturels que subit la France.

Vous les vouliez ? Vous les avez : deal with it !

 

Gabriel Robin

 

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