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Notre-Dame : un rappel pour ne pas reculer face aux mémoricides

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Publié le

18 avril 2019

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@DR

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Il serait parfois « vulgaire » de polémiquer, voire de dire ce qui est. Nous conviendrons en effet qu’il y a un temps pour le recueillement et un temps pour dénoncer. Mais faut-il pour cela passer sous silence la vérité quand elle nous saute aux visages ? Ne soyons pas lâches : ils ont été nombreux à se réjouir bruyamment ou silencieusement de l’incendie de Notre-Dame, à en rire ou à y voir l’intervention dune forme de justice divine.

 

  

Il y a eu bien sûr ces tweets, ces commentaires hilares sur les chaînes d’information en continu (notamment sur Al Jazeera), mais il y a surtout eu ces comparaisons fallacieuses et honteuses. Ainsi d’une certaine Lou qui, relayant un article de LCI sur le feu à Notre-Dame, a jugé bon écrire :« C’est le feu tonight à In Ze Boite. On va voir si les sympathisants d’Hugo vont trouver mon post drôle et défendre la liberté d’expression ». Non, ils n’ont pas trouvé ça drôle, mais ils n’ont pas donné votre adresse, votre nom complet, ni n’ont demandé à ce que vous soyez mise à mort pour votre méchante et crasse bêtise. Il y a eu aussi ces militants de l’Unef.

 

Lire aussi : L’éditorial de Jacques de Guillebon : Sous la cendre

 

D’aucuns les jugent insignifiants, à tel point qu’il ne faudrait pas faire état de leur bassesse morale. Ce n’est pas notre cas, et, comme Julien Dray l’a fait, nous croyons qu’il est bon de montrer dans quel état se trouve une partie de la jeunesse militante de la nouvelle gauche, dont Hafsa Askar (vice-présidente de l’Unef Lille qui avait déjà appelé à gazer les blancs) est la représentante la plus exemplaire : « Je m’en fiche de Notre-Dame de Paris car je m’en fiche de l’histoire de France jsp quoi, allez y mentionnez moi. Jusqu’à les gens ils vont pleurer pour des bouts de bois, wallah vous aimez trop l’identité française alors qu’on s’en balek objectivement c’est votre délire de petits blancs ».

 

 

Faudrait-il encore ajouter à cette liste les réactions de la gauche américaine primaire et décérébrée, des tiers-mondistes de tous poils, et des musulmans bas du front (d’autres plus cultivés étaient, je le crois, du moins pour certains, sincèrement émus). Parlons de Johnny Blanc, trop content de faire son boomer sur RMC au micro des Grandes Gueules : « Quand on voit tout ce qui a été détruit, la cité antique de Palmyre, la mosquée de Mossoul, j’ai vu personne s’indigner et donner un dollar. Je vois qu’il y a deux poids deux mesures, et c’est pas logique ». Certes, mais pas à nous, pas à ceux qui tremblaient de rage quand les islamistes mémoricides détruisaient à coups de masses le statuaire antique syrien, défiguraient l’immémoriale Bagdad, abattaient les millénaires bouddhas gréco-bouddhiques de Bâmiyan au lance-roquette en Afghanistan, ou saccageaient les saints mausolées des marabouts du Mali. Que les hypocrites se taisent et sèchent leurs larmes de crocodiles.

 

Notre-Dame de Paris et les bouddhas de Bâmiyan nous rappellent à quel point les legs de nos ancêtres passés sont fragiles.

 

Oui, il aurait fallu donner. Oui, il était de notre devoir de protecteurs du beau, de la civilisation, de l’humanité même, de défendre ces chefs d’œuvre en péril. Français, nous sommes plus directement touchés par l’incendie de Notre-Dame de Paris. C’est ce qui explique probablement cette course au mérite des grandes fortunes de ce pays, capables de donner un milliard en quelques jours, sans que les dégâts n’aient été chiffrés, alors que le budget consacré à la conservation du patrimoine n’était même pas équivalent au tiers de ce montant en 2018. Notre-Dame de Paris et les bouddhas de Bâmiyan nous rappellent à quel point les legs de nos ancêtres passés sont fragiles.

 

Gabriel Robin

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