Pour bien comprendre l’anticapitalisme, il faut savoir ce qu’est le capitalisme. Généralement, il est défini comme étant « un système fondé sur l'accumulation du capital productif guidée par la recherche du profit basé sur la propriété privée des moyens de production ». En s’opposant au capitalisme, on s’opposerait donc au profit et à la propriété, ce que font Lutte ouvrière et le Nouveau parti anticapitaliste depuis le début de leurs existences respectives. Philippe Poutou et Nathalie Arthaud sont communistes, mais trotskystes, donc gentils selon l’acception générale. Leur modèle ? Un État tout-puissant qui aurait les moyens de production, mais qui serait gouverné par le peuple, enfin libéré de ses chaînes. C’est beau, mais ça n’existe pas et ça n’a jamais existé. D’ailleurs, le problème fondamental posé par le marxisme est qu’il s’oppose au capitalisme en cela qu’il est son contraire. À peu de choses près, le marxisme, c’est un matérialisme pour les pauvres.
Il est intéressant de remarquer que la perspective anticapitaliste se base sur un rejet –tout à fait compréhensible au demeurant– des riches qui exploitent les pauvres. Fonder un rejet de la propriété comme profit sur le matérialisme et la répartition du profit nous fait demeurer dans une perspective purement économique des choses, et donc sans possibilité d’élévation. La seule différence de fond pourrait être que, par la recherche constante du profit et l’exploitation des ressources naturelles, le capitalisme n’est pas pérenne car ces dernières sont limitées. Mais malheureusement, l’ambition de l’anticapitalisme actuel est la bourgeoisie pour tous, ce qui induit nécessairement une exploitation similaire des ressources naturelles. En clair, tous deux sont pour la croissance. [...]
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