Inutile de lister les notions qui ponctuent le discours des droites françaises, de la plus sociale à la plus libérale en passant par les souverainistes, libéral-conservatrices, etc., car elles sont toutes inscrites dans un même cadre paradigmatique, structuré progressivement au cours des XIXe et XXe siècles. Non pas que ces droites soient identiques, car les points de divergence existent et sont non négligeables, mais aucune d’elles ne parvient à s’extraire du cadre tracé par Francis Fukuyama dans La Fin de l’histoire et le Dernier Homme, lequel consacre la victoire définitive des démocraties libérales. En trois points : politique (le demos) ; juridique (les droits individuels) ; économique (le pouvoir d’achat).
Certaines droites croient se distinguer en invoquant la souveraineté. Ceci n’est pas tant une rupture qu’une autre façon, plus réaliste, d’envisager le gouvernement démocratique et libéral, réduisant l’influence de la mondialisation et des structures supra-étatiques et réaffirmant l’importance des frontières. Le changement est notable et salutaire, mais il ne remet pas fondamentalement en question le paradigme social-libéral de Fukuyama.
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D’autres droites estiment qu’il faut adjoindre aux points évoqués ci-dessus le terme « identité ». Cette notion est celle qui approche le plus le bord du cadre. Elle porte en elle, même si c’est de façon maladroite et politiquement inopérante, les germes d’une pensée civilisationnelle, mais elle échoue néanmoins à réfuter Fukuyama. Certes, les restrictions migratoires, la révision des politiques droitdelhommistes, la lutte contre l’islamisation, la promotion du localisme, l’essor de la France périphérique, la réindustrialisation du pays sont aujourd’hui nécessaires, voire indispensables, mais la civilisation française, dans ce qu’elle a de plus essentiel, ne s’y réduit pas. [...]
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