Les Français sont-ils, comme on le prétend, à l’abri du wokisme ? Sommes-nous, libres penseurs du pays-des-lumières-et-de-Voltaire, par essence imperméables à cette idéologie selon laquelle il est urgent de faire table rase de la civilisation occidentale et de son savoir phallocrate ? Optimisme aveugle. Il n’en est rien. À preuve le colloque « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture » co-organisé par le Collège de Philosophie et l’Observatoire du décolonialisme, sous les auspices de Xavier-Laurent Salvador, Pierre-Henri Tavoillot et Emmanuelle Hénin à la Sorbonne les 7 et 8 janvier. On a vu pendant 48 heures, au fil de 12 tables rondes de haut calibre, penseurs et universitaires exprimer leur inquiétude. La cancel culture menace l’université française, déconstruit l’enseignement, ravage des pans entiers de la recherche.
La semaine précédant l’événement, l’ambiance y était déjà. Un article dans Libération, une tribune dans Le Monde, une communication du syndicat Sud éducation, accusaient le colloque de la honte de faire la courte-échelle au fascisme. Les participants (certains se décommandèrent par crainte de l’hallali) étaient préventivement accusés des pires intentions par les vigies woke, ceux-là même qui disent lutter contre les préjugés… [...]
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