Nous sommes au crépuscule du XIXe siècle, période fétiche de Pierre Jourde, où l’Europe en passe de basculer dans la modernité d’acier du XXe se noie dans un trouble nostalgique, hallucinogène et fantasmatique ; où les formes artistiques comme les alternatives spirituelles se multiplient dans une espèce de panique sourde. Pourquoi Jourde nous y ramène-t-il, hormis en raison de sa passion propre, laquelle serait déjà suffisante ? Sans doute parce que cette période de crise morale traversant un continent tout-puissant résonne curieusement avec notre période de crise morale baignant un continent en faillite. Le roman s’y développe donc, par deux voix alternées et trois personnages principaux : un clown tragique, voire sanglant, Alastair ; une muse active, Thalia ; un psychiatre esthète, Charles, le seul à ne pas s’exprimer directement. Celui-ci vit un amour fusionnel, mystique, absolu avec Thalia, son ancienne patiente et sœur d’Alastair, lequel a perdu la mémoire, mais la retrouve par flashs et cherche sa sœur, se livrant sur son passé de clown au physique fascinant en racontant notamment comment sa troupe familiale a profité de la grande vogue des cirques anglais. […]
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