Si un visiteur du passé pouvait contempler la France d’aujourd’hui, verrait-il autre chose qu’un champ de ruines climatisé ? Un vaste territoire fracturé autour de deux pôles concurrents : d’un côté villes et banlieues intégralement bétonnées, et de l’autre terres arables quadrillées par les moissonneuses, auxquelles l’agriculture intensive ponctionne ses dernières ressources ? Entre les deux, il n’y a plus rien. Le Vieil Occident s’est simplifié jusqu’à n’être plus ce pointillisme social au service du capital, laissant crever une terre invisible et silencieuse sur laquelle font semblant de veiller les centres urbains, nacelles de chrome où tempête le seul dogme que notre modernité a été capable de pondre : la contractualisation. Celle-là même, édictée par Rousseau, contre laquelle Maurras s’emporte dans ses écrits de prison, afférant qu’une société « contractuelle » (comprendre : libérale) n’est pas une société de nature. Alors, où est le pays réel ? se demandera simplement notre visiteur du passé. Où est l’entre-deux, où est passé le liant qui devrait réunir ces deux pôles ? [...]
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